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BABYLONE.
Grande cité de Mésopotamie située sur l'Euphrate à environ 160 Km au sud-est de l'actuel Bagdad, capitale de l'Irak. Ville très ancienne (elle existait déjà au XXIIIè siècle av. J.-C.), elle passa sous la domination des Amorrites, peuple de Sémites Occidentaux au XIXè siécle av. J.-C. qui fondèrent la première dynastie de Babylone. Celle-ci atteignit son apogée sous le règne d'Hammourabi (v. 1792-1750 av. J.-C.). Après bien des vicissitudes, la ville fut au sommet de sa puissance sous le règne de Nabuchodonosor II, au VIè siècle av. J.-C. (605-562). Entourée d'une double enceinte percée de 100 portes, elle abritait de nombreux palais dont le plus somptueux était celui de Nabuchodonosor. Non loin de là, se dressaient les celèbres "jardins suspendus de Babylone" (terrasses superposées plantées d'arbres) considérés comme l'une des sept merveilles du monde antique. Il y avait aussi de nombreux temples, et une immense ziggourat, la fameuse tour de Babel, qui s'élevait à une hauteur de 90 m sur une base carrée de 90 m de côté. Prise par le perse Cyrus en 539 av. J.-C., elle fut annexée par Alexandre le Grand en 331 av. J.-C. et abandonnée par ses habitants vers 307 av. J.-C. Les ruines de Babylone ont été mises à jour à la fin du XIXè siècle.
BABYLONIEN ; BABYLONIENNE.
Voir Babylone.
BALKANS.
Région la plus orientale des trois péninsules méridionales de l'Europe qui s'étend aujourd'hui sur la Bulgarie, l'ex-Yougoslavie, l'Albanie, la Grèce et la Turquie d'Europe. Dominée par la Grèce, Rome puis Bizance, le nord de la péninsule devint, après l'expansion slave, une mosaïque de nationalités. Conquise par les Turcs au VIVè et XVè siécle, elle fut progressivement reconquise, à partir du XVIIIè siècle, par l'Europe chrétienne, en particulier par les Habsbourg d'Autriche et de Russie. Le vide créé par la décadence de l'Empire Ottoman au cours du XIXè siècle, fit de cette région, à l'aube du XXè siècle, la poudrière de l'Europe. La lutte des peuples Balkaniques contre la domination turque mais aussi leur dissensions et les rivalités entre grandes puissances (Russie, Autriche-Hongrie, Grande-Bretagne) pour le contrôle de cette région, enjeu stratégique important en Méditerrannée orientale, provoquèrent de nombreux conflits : guerre russo-turque de 1877 à 1878, gréco-turque en 1897 et guerres balkaniques de 1912 à 1913. Les Balkans furent l'un des théâtres des deux guerres mondiales.
BAN
Le terme désigne dans la France médiévale l'autorité publique et le droit de commandement du roi. Durant l'époque féodale, à la faveur du déclin de l'autorité royale, ce droit été exercé par les seigneurs sur l'ensemble de leurs terres et de leurs gens : droit de justice et de police, péages, impôts (tailles), banalités, taxes sur les marchés et les foires. Le ban était aussi l'appel aux armes fait par le chef à ses vassaux. En tant que suzerain, le roi agissait de même avec ses vassaux et arrière-vassaux (lever le ban et l'arrière ban).
BANALITÉS
Á l'époque féodale, obligations de nature économique liées droit de ban execée par le seigneur sur ses sujets. Contre le paiement d'une redevance, ceux-ci devaient utiliser le moulin, le pressoir et le four du seigneur. Les banalités comptaient parmi les droits seigneuriaux les plus lourds. Elles tombèrent presque complètement en désuétude au XVIè siècle.
BARBARES.
Nom sous lequel les Grecs désignaient tous les non-Grecs et particulièrement les peuples orientaux dont ils ne comprenaient pas la langue. Pour les Romains, ce mot fut appliqué aux peuples étrangers à l'Empire romain, surtout aux Germains. Les grandes invasions barbares ou germaniques submergèrent le monde romain du IVè au VIè siècle.
BAS-EMPIRE ROMAIN. (Au fil de l'eau)
Désigne la dernière période de l'histoire de Rome de 192 à 476.
BASILIQUE SAINT JEAN DE LATRAN.
En 320.
La basilique Saint-Jean-de-Latran (San Giovanni in Laterano), connue à l'origine sous le nom de basilique du Saint-Sauveur, est l'une des quatre basiliques majeures de Rome sur la place homonyme. Premier édifice religieux chrétien construit en Occident, à partir de 320, elle est l'église cathédrale de l'évêque de Rome qui n'est autre que le pape. Tout comme le palais du Latran qui lui est contigu, elle est la propriété du Saint-Siège et bénéficie à ce titre du privilège d'extraterritorialité.
BASSE-ÉGYPTE.
Nom donné au delta évasé du Nil formé à l'époque antique de marécages couverts de papyrus. Située au bord de la Méditerranée, cette région fut souvent envahie.
BAUDOUIN 1er (au fil de l'eau)
Né vers 1060, Mort en 1118.
Baudouin de Boulogne, est le troisième fils d'Eustache II, comte de Boulogne. Il participa à la première croisade de 1096, suite à laquelle il devient comte d'Édesse de 1098 à 1100, puis premier roi de Jérusalem sous le nom de Baudouin 1er de 1100 à sa mort.
BAUDRIER
Le baudrier est à l'origine une bande d'étoffe ou de cuir, ceinte ou écharpe, servant à porter un sabre, une épée, ou soutenir un ceinturon ou une ceinture.
BÉNÉDICTINS. Bénédistines.
Nom donné aux moines qui suivent la règle de saint benoît de Nursie. L'ordre bénédictin est le plus ancien ordre monastique d'Occident et joua au Moyen Âge un rôle missionnaire considérable, particulièrement entre le VIIIè et le XIIè siècle. Souvent très riches, les abbayes bénédictines furent à la fois des centres de vie religieuse et culturelle, mais aussi de grandes puissances économiques et politiques (Cluny, Citeaux). Déclinant à partir du XIIè siècle au profit des Ordres mendiants (dominicains, franciscains), les monastères bénédictins connurent une grave décadence jusqu'à être supprimés lors de la Révolution.
BÉNÉFICE.
Le bénéfice désigne, à l'époque carolingienne, un ensemble de terres et de biens concédé par le roi à son agent local, le comte, afin de lui permettre d'exercer sa fonction et de le rémunérer. Á partir de la fin du IXè siècle, l'affaiblissement du pouvoir royal permit au comte de s'assurer la possession héréditaire de sa fonction (ban) et de ses bénéfices. Devenu un seigneur, le comte concéda des bénéfices, qui prirent le nom de fiefs, à des vassaux dont il obtint ainsi l'hommage et la fidélité. Le bénéfice fut ainsi à l'origine du fief. Á l'époque médiévale et sous l'ancien régime, le bénéfice (ecclésiastique) désigne aussi un revenu et des biens attachés à une charge et une dignité ecclésiastique; ce peut être un fief, parfois très important, d'où l'intérêt des puissances laïques à contrôler l'investiture des charges ecclésiastiques.
BÉOTIE.
Région de Grèce centrale située au nord-ouest de l'Attique. Montagneuse au nord, la Béotie formait au sud une grande plaine fertile. Après avoir été un des foyers de la civilisation mycénienne, le pays fut occupé aux XIIIè et XIIè siècles av. J.-C. par les Béotiens, Grecs apparentés aux Éoliens, et qui lui donnèrent son nom. Vers le VIè siècle av. J.-C. se constitua la ligue Béotienne, rèunion des cités dirigées par Thèbes. Alliée des Perses durant la seconde guerre Médique, de Spartes pendant la guerre du Péloponnèse, la Béotie domina brièvement la Grèce entre -371 et -361 après la victoire d'Épaminondas contre Sparte à Leuctres en -371. Elle lutta aux côtés des Athéniens contre la Macédoine mais fut vaincue par Philippe II à la bataille de Chéronée en -338. Thèbes, révoltée contre Alexandre le Grand en -336, fut détruite. Malgré la réputation de lourdeur d'esprit faite aux Béotiens, la Béotie fut la patrie de grands écrivains comme Hésiode, Pindare et Plutarque.
BERNARD DE CLAIRVAUX, saint
Né en 1090, Mort en 1153.
Moine à Cîteaux et fondateur de l'abbaye de Clairvaux, conseiller des princes et des papes, il fut l'une des grandes personnalités de l'Occident chrétien au Moyen Âge. En réaction contre la richesse des monastères clunisiens, il imposa à ceux qu'il créa une discipline de vie consacrée à la prière, à la pauvreté et au travail manuel. Bernard de Clairvaux fit également reconnaître l'ordre des templiers, favorisa l'accession au trône du pape Innocent II et prêcha la deuxième Croisade. Il fit aussi condamner les doctrines d'Abélard en 1140 et intervint en Languedoc contre le manichéisme cathare. Docteur de l'Église, il est l'auteur de nombreux ouvrages.
BIBLE.
Dérivé d'un mot grec qui signifie "livre". C'est le livre saint des religions juives et chrétiennes (voir christianisme). La Bible se divise en deux parties: Les cinq livres de l'Ancien Testament qui raconte l'histoire des Hébreux (c'est la bible hébraïque) et le Nouveau Testament qui relate la vie de Jésus-Christ et de ses disciples(évangiles et épîtres). Au IVè siècle ap. J.-C., saint jérôme traduisait l'ensemble de la Bible en latin, appelée la Vulgate. Elle constitue la version officielle de la Bible catholique.
BIBLE HÉBRAÏQUE.
Connue sous le nom d'Ancien Testament, elle comprend 24 livres divisés en trois parties : la Torah, le livre des Prophètes et les Écrits. Ces livres, écrits en hébreu ou en araméen, furent rédigés par les Hébreux à partir de 1000 av. J.-C. pour conserver et transmettre leur histoire. On y trouve des récits de la création du monde, des récits historiques, des prières, des poèmes et des règlements pour la vie de tous les jours.
BOHÉMOND 1er (au fil de l'eau)
Né en 1050, Mort en 1111.
Prince d'Antioche, fils du Normand Robert Guiscard, fondateur de la principauté Normande de Sicile, il fut l'un des chefs de la première Croisade. En 1098, il s'empara d'Antioche, en Syrie, et en fit sa principauté. Prisonnier des Turcs pendant trois ans, il partit ensuite en Occident chercher du renfort, laissant le gouvernement de la principauté d'Antioche à son neveu Tancrède de Heuteville. Il épousa la fille de Philippe 1er de France. Après l'échec d'une expédition menée par les Byzantins, il devint vassal de l'empereur Byzantin, Alexis 1er Comnène, pour la principauté d'Antioche.
BOULÊ.
Nom donné dans la Grèce antique au conseil d'une cité démocratique. À Athènes, après la réforme de Clisthène, la Boulê compta 500 membres, âgés de plus de 30 ans, tirés au sort parmi des candidats volontaires pour un an, à raison de 50 par tribu. Elle siégeait tous les jours et était principalement chargée d'étudier les projets de lois présentés ensuite au vote de l'assemblée du peuple, l'ecclésia, et devait en outre superviser l'activité des magistrats. Leurs membres, ou bouleutes, percevaient une indemnité depuis Périclès.
BRAIES.
Sorte de pantalon ample porté par les Gaulois et les peuples germaniques.
BRETÈCHE.
Une bretèche, appelée aussi en ancien français bretesse ou bretesche puis « parapet » au Xe siècle, est un petit avant-corps rectangulaire ou à pans coupés, plaqué en encorbellement sur un mur fortifié au Moyen Âge (mur de château fort, forteresse ; ville, ferme, manoir ou église fortifiés), défendant par un flanquement vertical la base de la muraille (bretèche de façade), une ouverture dans ce mur (porte, poterne) ou un angle (bretèche d'angle).
BROCÉLIANDE. (Forêt de).
Brocéliande est une forêt mythique de la légende arthurienne, où se déroulent de nombreux récits mettant en scène Merlin, ainsi que certains chevaliers de la table ronde. Les textes y situent plusieurs hauts lieux et hauts faits, notamment le val sans retour où Morgane piège les hommes infidèles jusqu'à être déjouée par Lancelot du lac, et la fontaine de Barenton réputée pour faire pleuvoir. Brocéliande serait aussi le lieu de la retraite, de l'emprisonnement ou de la mort de Merlin.
Née en 534, Morte en 613.
Reine des Francs d'Austrasie et fille du roi des Wisigoths, elle fut une grande figure de l'époque des Mérovingiens. Femme intelligente et autoritaire, de culture romaine, elle s'opposa violemment à Frédégonde, reine de Neustrie, provoquant un grave conflit. Brunehaut fut mariée à Sigebert 1er, roi d'Austrasie, tandis que sa soeur épousait Chilpéric 1er, roi de Neustrie. Poussé par sa maîtresse Frédégonde, ce dernier fit assassiner sa femme, puis Sigebert 1er en 575. Devenue reine d'Austrasie, Brunehaut engagea contre la Neustrie et Frédégonde une lutte sans merci. À la mort de Frédégonde en 597, elle checha à affirmer son autorité sur l'ensemble du monde franc mais se heurta à l'aristocratie qui se rallia au fils de Frédégonde, Clotaire II, roi de Neustrie. Celui-ci s'empara de Brunehaut, alors agée de 79 ans, et et la fit périr en la faisant attacher à la queue d'un cheval fougueux.
BRUTUS, Marcus Junius. (Au fil de l'eau)
Né v. -85, mort v. -42.
Homme politique romain. Malgré les faveurs que lui accorda César (qui en fit son fils adoptif et le nomma préteur en -45), il organisa avec Cassius un complot contre celui-ci et fut l'un de ses assassins. Enfui en Macédoine, il fut battu par Marc Antoine et Octave à Philippes en -42 et se tua après la défaite.
BURGONDES.
Ancien peuple qui donna son nom à la Bourgogne. Originaire des rives de la baltique, les Burgondes émigrèrent vers le sud au début du IIIè siècle et s'établirent au début du Vè siècle, comme alliés des romains, en haute Germanie avec Worm pour capitale. Mais ce premier royaume fut détruit en 436 par les Huns et le roi Burgonde Gondiaire périt avec beaucoup de ses guerriers. Un autre royaume fut constitué en Savoie, et s'étendit dans le bassin de la Saône et du Rhône en 443. Clovis se maria avec Clotilde, fille du roi Burgonde Chilpéric, puis les Francs annexèrent le royaume en 534. Les Francs soumirent les Burgondes en 532 et leur royaume fut réuni à la Neustrie.
BYZANCE.
Ville de l'ancienne Thrace siuée à l'ouest du Bosphore sur la rive européenne de la Propontide. Fondée par une cité grecque, Mégare, au VIIè siècle av. J.-C., puis gouvernée par la Perse de -512 à -478 puis alternativement alliée d'Athènes et de Sparte aux Vè et IVè siècle av. J.-C., elle devint après son indépendance en -358 une grande ville commerçante. Byzance fut intégrée à l'Empire romain et choisie comme capitale par l'empereur Constantin en 330, baptisée en son honneur, Constantinople. La ville devint la capitale de l'Epire romain d'Orient (ou empire Byzantin) après le partage de l'Empire romain en -395. Elle fut en 1453 la capitale de l'Empire ottoman sous le nom d'Istanbul.
BYZANTIN (Empire).
Nom donné à l'Empire latin d'Orient à la fin du IVè siècle qui survécut à l'éffondrement de l'Empire romain d'Occident en 476. Empire chrétien gréco-oriental, il dura de 395 à 1453, date de la prise de la capitale, Contantinople, par les Turcs. Après avoir résisté aux invasions barbares qui provoquèrent la chute de Rome en 476, l'Empire connut un premier age d'or sous Justinien 1er de 527 à 565 qui tenta de reconstituer l'Empire romain dans ses anciennes frontières. Cependant, les visées unitaires de Byzance, furent de courte durée. Les successeurs de Justinien perdirent une grande partie de l'Italie occupée par les Lombards et durent affronter les menaces des Slaves (Balkans), des Perses Sassanides (Syrie) et surtout des Arabes qui conquirent la Syrie et l'Égypte de 636 à 642. Réduit à la Grèce et à l'Asie Mineure, l'Empire, sous la dynastie des Héraclides, cessa alors d'être romain pour devenir gréco-oriental. Après avoir été affaibli par les menaces extérieures et la crise de l'iconoclasme, l'Empire connut avec la dynastie macédonienne de 867 à 1057, un nouvel age d'or qui permit une reconquête des territoires. Cependant, le XIè siècle inaugura une nouvelle période de troubles. Le schisme d'Orient de 1054 consacra la rupture entre Rome et Byzance et l'intégrité de l'Empire ne put être conservée devant les invasions des Normands, des Petchénègues (Balkans) et des Turcs Seldjoukides (Asie Mineure). Les dynasties de comnène et des Anges durent affronter le problème des croisades qui provoquèrent une division de l'Empire. Les croisés établirent l'Empire latin de Constantinople, et les Byzantins n'exercèrent plus leur autorité que sur quelques parties du territoire. Dans la première moitie du XIIIè siècle, la dynastie des Lascaris de Nicée, 1204 à 1261, reprit la Thrace et la Macédoine et la dynastie des Paléologues assura, après la reconquête de Constantinople en 1261, la survie de l'Empire singulièrement réduit. La prise de Constantinople par les Turcs de Mehmet II en 1453 signa la fin de l'Empire Byzantin.