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LA CONSTITUTION DES LACÉDÉMONIENS. (l'œuvre)
Œuvre de Xénophon écrit vers -400.
Écrit par Xenophon vers 400 avant J.C. Le texte, sous forme de pamphlet, destiné aux aristocrates, ou du moins aux lecteurs athéniens et plus largement grecs s'inscrit dans un contexte politique sans précédent. La démocratie est instaurée depuis le début du VIème siècle avant J.C à Athènes, tandis que dans le bassin égéen a été secoué par les guerres du Péloponnèse de -431 à -403, la vie intellectuelle est vivace, avec des penseurs tels que Socrate, et ses disciples. Xenophon, né vers 430 et mort en 355 avant J.C, est un philosophe , historien et maitre de guerre de la Grèce antique. Membre d'une riche famille aristocratique d'Attique, il a été élève de Socrate, et prendra part de la bataille de Couxana qui oppose Cyrus le Jeune et son frère. Apres le combat et avoir pris la tête des mercenaires grecs, il se fait bannir d'Athènes, et s'établit à Sparte, où il fait partie des troupes du Roi Agésilas II. Il a écrit de nombreuses oeuvres célèbres, dont l'anaphase, et pose un point de vue fortement mélioratif en faveur de l'organisation spartiate. Xénophon, de son point de vue pro-spartiate défend donc les valeurs et les réformes sociales de Lycurgue, tout en faisant la critique des cités grecques. Il présente également l'éducation de la fille et les instituons du mariage.
LA GUERRE DES GAULES.
Ouvrage de Jules César, rassemblé entre -51 et -52.
Commentaires sur la Guerre des Gaules (en latin Commentarii de Bello Gallico), ou simplement La Guerre des Gaules (Bellum Gallicum ou De Bello Gallico), est un ouvrage d'histoire en sept livres de Jules César, constitué de notes rédigées au fur et à mesure de la guerre et rassemblées vers 52-51 av. J.-C., dans lequel il relate ses opérations militaires (pour une bonne part c'est en fait la collation des rapports qu'il rédigeait, en partie avec ses lieutenants, pour les envoyer au Sénat qui surveillait l'activité des proconsuls tels que César) lors de la Guerre des Gaules qui se déroula de 58 à 52 av. J.-C. et dont il fut le généralissime victorieux. Un huitième livre écrit plus tard par Aulus Hirtius décrits des derniers combats de 51 av. J.-C. et la situation en Gaule en 50 av. J.-C.
La copie la plus ancienne est carolingienne, ce qui en fait une des plus anciennes copies complètes de l'Antiquité classique (à l'exception des écrits du Nouveau Testament).
►Livre I (-58) : Description des peuples gaulois, soulèvement des Helvètes, campagne contre les Helvètes, puis contre les Germains d'Arioviste.
►Livre II (-57) : Campagne contre les Belges.
►Livre III (-56) : Campagne de César contre les Armoricains et de Publius Crassus en Aquitaine.
►Livre IV (-55) : Campagne contre des Germains (premier franchissement historique du Rhin), première expédition en Bretagne insulaire.
►Livre V (-54) : Deuxième expédition en Bretagne, révolte des Eburons et des Trévires.
►Livre VI (-53) : Deuxième franchissement du Rhin, pacification du Nord et du centre de la Gaule.
►Livre VII (-52) : Soulèvement général des peuples gaulois, sièges d'Avaricum, de Gergovie et d'Alésia.
►Livre VIII (-51-50) : Achèvement de la conquête Uxellodunum, situation en -50.
LANCELOT ou LE CHEVALIER Á LA CHARETTE.
Roman en vers de Chrétien de Troyes, écrit entre 1176 et 1181.
Dans ce roman, la reine Guenièvre, la dame aimée de Lancelot, est enlevée et tenue prisonnière par Méléagant. Lancelot part la délivrer, mais pour réussir dans cette quête, il doit accomplir des prouesses et réaliser des sacrifices, qui sont autant d'épreuves dans son parcours initiatique. Les épreuves les plus importantes du poème sont celles à caractère sacrificiel : l'une d'elles donne le nom du roman Le Chevalier de la charrette, car Lancelot se résout à monter dans une charrette de condamné conduite par un bouvier, signe d'opprobre à l'époque médiévale, dans le but de sauver sa dame : il perd son honneur et devient un paria selon le code de la chevalerie. Mais ce code courtois exige de lui un sacrifice, pour sa dame. Lancelot finit donc par monter dans la charrette, après une hésitation « de deux pas », révélant son caractère faillible. La deuxième épreuve à caractère sacrificiel est la traversée du Pont de l'Épée, qui lui permettra d'aller dans le royaume de Baudemagus (père de Méléagant) pour sauver la reine Guenièvre.
LA RÉPUBLIQUE.
Ouvrage du philosophe grec Platon.
La République de Platon est peut-être le texte le plus connu, le plus traduit et le plus commenté de toute l histoire de la philosophie. Mais comment restituer la vérité de cette œuvre aujourd'hui, 2500 ans après sa rédaction? Alain Badiou a choisi d'inventer un genre nouveau pour rendre au texte de Platon son universalité et sa vivacité sans passer par un commentaire critique. Il a traduit l'œuvre à partir de l original grec et a procédé à quelques changements afin de l adapter à notre temps. Tout d abord, il a supprimé toute référence aux particularités de la société grecque antique, des interminables développements sur la valeur morale des poètes aux considérations politiques destinées par Platon à la seule élite aristocratique (les mesures révolutionnaires que Platon réserve aux seuls « gardiens » de la cité valent, sous la plume de Badiou, pour tous les habitants du pays). Il a élargi les références culturelles : la philosophie fait feu de tout bois, ainsi Socrate et ses compagnons connaissent-ils Beckett, Pessoa, Freud et Hegel. Ils réalisent l actualité intemporelle de toute philosophie véritable, propre à s ajuster à son époque. Enfin, Badiou, par ailleurs dramaturge, a fait du dialogue socratique une véritable joute oratoire : dans cette version de la République, les interlocuteurs de Socrate ne se contentent pas d approuver ce qu énonce le Maître. Ils lui tiennent tête, le mettent en difficulté et livrent ainsi une pensée en mouvement. Grâce à ce travail d écriture, d érudition et de philosophie, il donne à lire pour la première fois une version absolument contemporaine, vivante et stimulante du texte de Platon.
LE BANQUET.
Ouvrage du philosophe grec Platon.
Le Banquet est avec le Phèdre l'un des deux dialogues de Platon dont le thème majeur est l’amour. Dans ce texte, Platon fait entendre des voix différentes pour parler d’amour et de beauté, qui sont affaires du Bien1. Dans ce dialogue, Éros est représenté différemment en fonction des personnages du dialogue. Pour le Phèdre, Éros est une divinité primordiale, « celui qui fait le plus de bien aux hommes, il inspire de l'audace », « est le plus ancien, le plus auguste, et le plus capable de rendre l’homme vertueux et heureux durant sa vie et après sa mort ». Pausanias fait la distinction entre deux amours et relations sexuelles. Comme il y a deux Aphrodite, l’Aphrodite céleste, plus âgée, née d'Ouranos, et l’Aphrodite née du mâle et de la femelle, Zeus et Dioné, plus jeune et appelée Aphrodite populaire ; il y a deux Éros, un Éros populaire, « c’est l’amour qui règne parmi les gens du commun. Ils aiment sans choix, non moins les femmes que les jeunes gens, plutôt le corps que l’âme, ils n’aspirent qu’à la jouissance ; pourvu qu’ils y parviennent, peu leur importe par quels moyens » et un Éros fidèle, qui « ne recherche que les jeunes gens », qui n’aime que le sexe masculin, « naturellement plus fort et plus intelligent »2. Suit un éloge de l’amour vertueux, fidèle, non attaché au corps. Faisant parler Éryximaque, Platon approuve la distinction des deux Éros faite par Pausanias, et la complète : l’Éros ne réside pas seulement dans l’âme mais aussi dans la beauté, « dans les corps de tous les animaux, dans les productions de la terre, en un mot, dans tous les êtres. » L’Éros légitime et céleste est celui de la muse Uranie : « Mais pour celui de Polymnie, qui est l’Éros vulgaire, on ne doit le favoriser qu’avec une grande réserve, en sorte que l’agrément qu’il procure ne puisse jamais porter au dérèglement ». Platon et Xénophon ont tous deux écrit un Banquet : l’un en proscrit les joueuses de flûte, l’autre les y admet ; l’un produit Socrate comme buvant jusqu’à l’aurore l’autre dissuade de boire dans de grands vases. Platon dans son Phédon, citant ceux qui se trouvaient auprès de Socrate, ne parle pas de Xénophon.
LE ROSSIGNOL ET L'ÉPERVIER.
Fable d'Hésiode, écrit au VIIIè siècle av. J.-C.
Un rossignol sur un chêne élevé chantait à son ordinaire. Un épervier l’aperçu, et, comme il manquait de nourriture, il fondit sur lui et le lia. Se voyant près de mourir, le rossignol le pria de la laisser aller, alléguant qu’il n’était pas capable de remplir à lui seul le ventre d’un épervier, que celui-ci devait, s’il avait besoin de nourriture, s’attaquer à des oiseaux plus gros. L’épervier répliqua : « Mais je serais stupide, si je lâchais la pâture que je tines pour courir après ce qui n’est pas encore en vue. »
La morale :
Chez les hommes aussi, ceux-là sont déraisonnables qui dans l’espérance de plus grands biens laissent échapper ceux qu’ils ont dans la main.
LES BACCHANTES.
Tragédie d'Euridipe écrite en -405.
Pour l’hostilité dont il a témoigné envers le culte de Dionysos, Penthée, roi de Thèbes, est mis en pièces par les bacchantes, femmes du cortège du dieu.
Animée par le mépris de la religion olympienne au bénéfice de la religion dionysiaque, l’oeuvre traduit un authentique mysticisme et est riche de lyrisme et de tension dramatique.
Elle fut représentée pour la première fois à Dion, à Dion, cité au pied de l’Olympe, en 405, après la mort d’Euripide, par les soins de son fils, Euripide le Jeune.
Résumé :
Zeus a partagé la couche de la mortelle Sémélé, fille du roi de Thèbes Cadmos. Par suite de la jalousie d'Héra, il foudroie Sémélé, mais il tire alors son fils du ventre de sa mère et, s'entaillant la cuisse, y coud l'enfant pour mener sa gestation à terme.
Dionysos passe son enfance et son adolescence en Lydie, où il est adoré. Il retourne ensuite, sous les traits d'un mortel accompagné de bacchantes, à Thèbes, sa ville natale, où il rencontre l'hostilité de sa famille. Il cherche à se venger de Penthée (qui refuse de le reconnaître et de l'honorer comme un dieu), ainsi que de tous ceux qui nient qu'il soit né de Zeus. Rapidement, il rend les femmes de la cité délirantes, les entraîne à sa suite et les emmène dans la forêt, où elles se livrent au culte orgiaque de Dionysos. Parmi elles se trouve Agavé, la mère de Penthée.
Cadmos décide alors d'autoriser le culte demandé, non pas parce qu'il est convaincu de sa divinité, mais parce que cela sert l'honneur et l'intérêt de sa famille. Le devin Tirésias trouve également que cette attitude est la plus sûre et la plus diplomate.
Penthée, cousin de Dionysos, découvre la situation et décide d'y mettre bon ordre, car son grand-père lui a commis le gouvernement de la cité. Il fait emprisonner l'étranger, qui n'oppose aucune résistance, et les femmes qui l'accompagnent. Les bacchantes sont alors poussées à la folie furieuse par le dieu; elles détruisent et tuent tout ce qui se trouve sur leur passage.
L'étranger, miraculeusement libéré, propose à Penthée de se cacher, habillé en bacchante, sur le mont Cithéron pour constater par lui-même les orgies dionysiaques, persuadé que ce sont les plaisirs interdits qui attirent les femmes dans la montagne. Penthée accepte, et se ridiculise en portant des habits de femme. En se rendant dans la montagne, il est découvert par les bacchantes, qui le réduisent en pièces sur l'ordre de Dionysos, Agavé à leur tête. Ce n'est qu'après avoir rapporté en triomphe la tête de Penthée au palais qu'elle s'aperçoit avec horreur qu'elle a tué son propre fils.
Dionysos apparaît alors, triomphant, ayant brisé à la fois ceux qui niaient sa divinité et ceux qui ne l'acceptaient que par intérêt et par prudence.
LES HÉRACLIDES.
Tragédie d'Euridipe écrite en -430.
Les enfants d’Héraclès et de Déjanire connaissent différents sorts.
L’intrigue se déroule à Marathon, ville proche d'Athènes, qu’Alcmène, mère d’Hercule, les enfants de ce dernier, ainsi qu’Iolas, ancien compagnon du héros, désormais réduit à la condition de vieillard, rejoignent après sa mort, persécutés qu’ils sont par Eurysthée, roi de Mycènes, qui souhaite la disparition de la progéniture de son ennemi après les avoir condamnés à mort dans leur propre pays, animé en grande part par la jalousie de Junon. Iolas commence d’ailleurs par décrire leur errance et comment, partout où leur chemin les a menés, un héraut d’Eurysthée finissait toujours par les retrouver. Personne n’ayant jusqu'à présent osé s’opposer aux troupes de ce dernier, ce fut pour les Héraclides un long et fastidieux périple.
Leur arrivée à Marathon n’est toutefois pas un hasard. En effet, les fils d’Hercule, parents éloignés des deux fils de Thésée, Démophon, actuel roi d'Athènes, et Acnuius, sont venus en cette ville pour implorer leur secours. Trouvant pour l’heure asile dans un temple voué à Jupiter, ils se voient opposés à Coprée, l’un des envoyés du roi de Mycènes, tentant de les arracher de force à l’autel du dieu olympien. Désireux de respecter les dieux ainsi que les liens qui l’unissent aux enfants d’Hercule, Démophon repousse les prétentions des troupes Argiennes, malgré la menace d’une guerre imminente avec les soldats d’Eurysthée, resté sur les frontières d’Alcathos en attendant le retour de son héraut.
Réunissant tous les interprètes d’oracles, examinant toutes les antiques prédictions publiques ou secrètes intéressant le salut de la patrie, Démophon fait le terrible constat que, malgré certaines divergences d’interprétation, le succès de ses armées ne sera assuré qu’à l'unique condition d’immoler à la fille de Cérès, Perséphone, une vierge née d’un illustre père. Le roi de Marathon refuse alors de sacrifier sa fille, ni celle d’aucun citoyen malgré lui, aboutissant à une impasse. Les Héraclides sont donc contraints à l’exil une fois encore.
Apprenant la terrible nouvelle, Macarie, fille d’Hercule jusqu’alors resté dans le temple, se propose de mourir, avançant que si les hommes de Démophon sont prêts à mourir pour leur cause, il en va de son honneur de mettre dans la balance sa propre vie pour sauver celle de ses frères et des siens.
La guerre est sur le point d’éclater. Iolas, malgré l’usure du temps dont il est victime, se propose alors de rejoindre les rangs. Le dialogue avec le serviteur qu’il charge de le mener au front et de porter ses armes confère à la scène un aspect comique, coupant drastiquement avec le caractère dramatique du noble sacrifice de Macarie.
Conformément aux oracles, ce sont les troupes de Démophon qui sortent vainqueurs de la guerre après qu’Eurysthée, par lâcheté, a refusé d’affronter seul à seul Hyllus, fils d’Hercule et de Déjanire et que Macarie a été immolée. Eurysthée est alors capturé par Iolas, ayant retrouvé l’espace d’un instant, dans des circonstances quelque peu mystiques, sa vigueur d’antan.
Poussée par la vengeance, et contre la tradition d’Athènes voulant que l’on laisse partir un homme pris vivant sur le champ de bataille, Alcmène militera néanmoins pour faire mourir Eurysthée, ce dont Hyllus sera chargé.
Devant le pardon qui lui était offert par Athènes, Eurysthée leur révèle alors un oracle d’Apollon. Il se propose alors d’être pour la ville un hôte protecteur à condition d’être enterré à Pallène, devant le temps de Minerve, lorsque les descendants d’Hercule, oubliant leurs bienfaits, viendront attaquer la ville avec de nombreux bataillons.
LES LOIS.
Dialogue du philosophe grec Platon.
Dernier des dialogues de Platon, après le Philèbe. C’est aussi le plus long des dialogues platoniciens et le seul où Socrate n’apparaît pas.
Dans les Définitions, le platonisme définit le mot « Loi » : « Décision politique du grand nombre, qui vaut sans limitation dans le temps »1. Platon, dans ce dialogue, tout comme la République, de philosophie politique et touche au problème de la meilleure constitution politique. Comme dans la République, Platon vise dans les Lois la constitution de la cité la meilleure possible en prenant pour modèle le juste selon les dieux. Dans les deux cas, ce modèle est l'image que les dirigeants doivent suivre pour unifier une cité et la rendre entièrement vertueuse, sans qu'il soit cependant possible de l'instituer réellement. Platon est toutefois plus « empirique » dans les Lois, puisqu'il examine des constitutions réelles et propose une description très détaillée d'une constitution aussi juste que possible. Dans les Lois, Platon fait discuter plusieurs vieillards sur la valeur de la constitution de plusieurs cités. Les punitions des lois infligées aux êtres vivants ne doivent être inférieures à celles des Enfers et vont d'une amende de 20 drachmes à une mine.
L'éducation qui, à Sparte, négligeait l'âme et ne s'occupait que du corps, la politique de domination, la passion guerrière, l'immoralité des femmes, furent sévèrement jugées par Platon. Tout au long de son œuvre, il a dénoncé les excès de l'oligarchie, où les riches dominent les pauvres, et ceux de la démocratie, où les pauvres tentent de dominer les riches. C'est pourquoi Platon proposa dans La République un régime original : la timocratie, régime où la population est divisée en classes sociales strictement délimitées ayant chacune des prérogatives propres.
La scène se passe en Crète, sur le chemin de Cnossos au temple de Zeus, où se rendent les trois interlocuteurs. Lorsque Platon mourut à Athènes, il rédigeait Les Lois, dont on a pu penser que le livre XII était inachevé, mais ce jugement est sujet à discussion, d'autant que d'aucuns considèrent l’Épinomis comme le treizième livre des Lois. La tradition voudrait faire mourir Platon à 81 ans, d'après le symbolisme des nombres, car 81 est le carré de 96. Zénon de Cition avait écrit Contre les Lois de Platon.
Thème de l'œuvre :
Selon Platon, les lois sont essentielles pour la cohésion dans la « cité idéale » car l'homme ne possède pas de prédisposition à cultiver l'intérêt général dès la naissance, ainsi il est le premier philosophe à évoquer des règles possibles, un mode d'organisation ayant pour but de lutter contre la corruption et de faire naître la notion de devoir moral chez le citoyen, là où selon Sénèque7, c'est la décadence des mœurs entraîne l'invention de lois, comme celles de Solon. Hésiode, dans Les Travaux et les Jours, développe le mythe de l'Âge d'or : la perfection de la race humaine se situe à l'origine, et le progrès technique est signe de décadence.
Dans ses Lois, Platon classe la population en deux grandes catégories (les esclaves, les artisans et commerçants d'un côté, et les « gardiens de la cité » de l'autre) dont un « Conseil Nocturne »8 est à la tête. Cette société utopique serait statique, Platon considérant tout changement dans son organisation comme étant potentiellement subversif. Dans l’Épinomis, Platon expose le programme des membres du Conseil Nocturne, qui s'occupe d'astronomie confondue à la théologie.
Le rôle de l'éducation y est défini comme primordial autant dans le domaine sportif que scolaire, étudier n'est pas un droit mais un devoir dans la Cité idéale platonicienne, et ce jusque l'âge de 18 ans. Puis le jeune adulte est contraint d'effectuer l'éphébie pour une période de deux ans, après quoi il décidera ou non de la poursuite de ses études. S'il opte pour les continuer, il devra se soumettre à dix années de synthèse des connaissances précédentes et à l'étude de quatre domaines fondamentaux (l'arithmétique, la géométrie, l’astronomie et la science de l’harmonie) après quoi seulement ils pourront se consacrer à l'étude de la philosophie. Ce passage obligé par les sciences s'explique par l'intérêt que porte Platon pour celles-ci car elles sont formatrices pour l'esprit et permettent la compréhension et l'analyse des concepts. Enfin l'homme devra s'acquitter d'une quinzaine d'années de loyaux services dans l'armée ou l'administration afin de rejoindre l'appareil politique de la Cité .
Œuvre de Xénophon.
Les Mémorables est le plus connu des ouvrages consacrés par Xénophon à son maître Socrate.
Il s'agit d'un mélange entre le traité philosophique et un livre de souvenirs, sous la forme de dialogues socratiques. Socrate, considéré comme un des pères de la philosophie occidentale et l'un des inventeurs de la philosophie morale, a exercé une grande influence sur l'esprit de Xénophon, qui passa plusieurs années à le suivre et à l'écouter s'entretenir avec toutes sortes de personnes sur toutes sortes de sujets. Ce sont ces entretiens qu'il a recueillis dans les Mémorables.
Xénophon aurait commencé à écrire cette œuvre vers la fin de sa vie, à partir de 370. Ces années furent marquées pour lui par des voyages et des guerres avec des péripéties de toute sorte. Les Mémorables ont été écrites au lendemain de la guerre du Péloponnèse.
LES PHÉNICIENNES.
Tragédie d'Euridipe écrite en -410.
Dans l’imminence de l’attaque contre Thèbes menée par l’un des fils d’Oedipe, des messagers apportent la nouvelle du duel entre Étéocle et Polynice où tous deux ont trouvé la mort. Éperdue de douleur après avoir vainement tenté de les réconcilier, Jocaste se suicide. Pour sauver Thèbes, Ménécée, fils de Créon, offre sa vie et meurt à son tour. Tenu pour responsable de tous ces malheurs, condamné à l’exil, Oedipe s’éloigne, guidé par Antigone.
LES SUPPLIANTES.
Tragédie d'Euridipe écrite en -422.
Après l’intervention malheureuse des Argiens tombés devant Thèbes pour soutenir Polynice, fils d’Œdipe, les mères des combattants viennent supplier les Athéniens pour qu’ils obtiennent des Thébains qu’on leur rende les corps de leurs fils. Thésée prend leur défense, triomphe des Thébains et rend les honneurs funèbres aux héros d’Argos.
C’est une fable lyrique qui décrit les incertitudes d’Argos accordant sa protection aux Danaïdes. On y trouve une classique scène d'«agôn » (joute oratoire inspirée de la vie judiciaire) qui est un débat sur la démocratie.
LES TRAVAUX ET LES JOURS.
Roman en vers d'Hésiode, écrit au VIIIè siècle av. J.-C.
Les Travaux et les Jours est un poème grec d'Hésiode écrit en hexamètres dactyliques et datant sans doute de la fin du VIIIe siècle av. J.-C. Hésiode y aborde des thèmes fondamentaux pour la réflexion:
-l’histoire de Prométhée et de Pandore,
-les cinq races successives de l’humanité (or, argent, bronze, race des héros puis fer),
-la fable "Le rossignol et l'épervier" (l'épervier représentant le roi, et le rossignol le poète),
-la vision de deux cités, celle de la justice, Díkê et la cité opposée, Hýbris, la démesure.
Il donne aussi une description des travaux agricoles sur les terres arides de son pays natal et il se présente comme un calendrier précis de l’année d’un agriculteur en incluant des conseils sur l’agriculture : outils, soins des animaux, cultures, etc. Une section décrivant la rigueur de l’hiver dans les montagnes de Grèce est particulièrement remarquable. Il termine le récit en prédisant qu’à la fin, l'homme de la justice devient riche, tandis que celui de la démesure perd tout. Hésiode est le prophète de la race de fer, qu’il fait succéder à la race des Héros.
Le texte contient à trois reprises des éléments autobiographiques.
LES TROYENNES.
Tragédie d'Euridipe écrite en -415.
Dans Troie qui vient d'être prise par les Grecs et devant Hécube, veuve de Priam, apparaissent, en une suite de tableaux pathétiques : Cassandre, captive promise à Agamemnon et qui prédit le châtiment de son vainqueur ; Andromaque, veuve d'Hector, qui essaie vainement de sauver son fils, Astyanax ; Hélène, qui tente de reconquérir l'amour de Ménélas. Mais c'est surtout la figure d'Hécube, aïeule douloureuse, tour à tour prostrée et déchaînée, qui domine le drame. Avant d'être elle-même emmenée en captivité, elle rend les honneurs funèbres à son petit-fils, Astyanax, maudissant l'aveugle barbarie des dieux.
LETTRES À HÉRODOTE SUR LA PHYSIQUE.
Lettres d'Épicure.
La Lettre à Hérodote est un texte du philosophe Épicure qui constitue un résumé de sa physique.
LETTRES À MÉNÉCÉE SUR LA MORALE. (L'œuvre)
Lettres d'Épicure.
La Lettre à Ménécée est une lettre écrite par le philosophe Épicure à son disciple Ménécée. Le texte résume la doctrine éthique d'Épicure et propose une méthode pour atteindre le bonheur, en même temps qu'elle en précise les conditions. Avec la Lettre à Hérodote et la Lettre à Pythoclès, la Lettre à Ménécée fait partie des rares textes d'Épicure qui sont parvenus jusqu'aux temps modernes.
LETTRES À PYTHOCLÈS SUR LES MÉTÉORES.
Lettres d'Épicure.
La lettre à Pythoclès, dont l'authenticité a parfois été contestée, est une application de la physique aux « météores » (foudre, cyclones, tremblements de terre, vent, pluie, arcs-en-ciel...), c'est-à-dire à tous les phénomènes qui nous étonnent et qui donnent lieu à des superstitions pourvoyeuses d'insécurité et de craintes infondées. C'est par superstition que les hommes s'imaginent que les cieux et les dieux leur envoient des signes sur lesquels ils devraient régler leurs vies. Enfin, la dernière lettre, à Ménécée, résume l'essentiel de la doctrine morale d'Épicure. Elle renferme la doctrine du « quadruple-remède » (tetrapharmakos) formulée par Philodème dans Contre les sophistes et contenue dans les quatre premiers fragments des Maximes capitales : « Le dieu n'est pas à craindre ; la mort ne donne pas de souci ; et tandis que le bien est facile à obtenir, le mal est facile à supporter. » Seule la philosophie peut nous mener sur la voie du bonheur. Différer de philosopher, parce que l'on considère qu'il n'est pas encore temps ou qu'il n'est plus temps, c'est différer d'être heureux. Il y a donc urgence : dieux, mort, souffrance sont là, toujours prêts à nous détourner du bon chemin. Les dieux, étant immortels, ne se préoccupent pas des affaires humaines. Quant à la mort, elle « n'est rien pour nous » : elle « n'existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu'elle n'a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus ». Si le plaisir est le souverain bien, il ne faut toutefois pas confondre la thèse d'Épicure avec celle des tenants de l'école cyrénaïque, tel Aristippe, car seule la philosophie peut nous permettre de parvenir à jouir réellement d'une vie heureuse, exempte des maux et des craintes auxquels sont en proie ceux qui n'ont en vue que les jouissances passagères et les joies éphémères. Figure éponyme du sage antique, Épicure fait partie intégrante de ceux qui, dans l'Antiquité, se seront mis à l'école de la philosophie inaugurée par Socrate.
L'ILIADE.
Poème épique grec attribué à Homère, paru entre -850 et -750.
Selon la légende, Troie fut attaquée Par les Achéens qui voulaient venger l'honneur du roi de Sparte (Ménéla) dont l'épouse (Hélène) avait été enlevée par Pâris, le fils du roi de Troie (Priam). Pendant 10 ans, les Grecs, commandés par le puissant roi de Mycènes, Agamemnon, campent devant la ville sans pouvoir la prendre et l'Iliade raconte un épisode de cette guerre qui dure déjà depuis 9 ans. Achille, le plus valeureux des chefs grecs, refuse de combattre parce qu'il a été offensé par Agamemnon. Il se retire sous sa tente et pendant ce temps les Troyens accumulent les victoires. Mais Hector, le fils aîné de Priam, tue Patrocle, le meilleur ami d'Achile. Fou de douleur, Achille se lance dans la bataille et tue Hector au cours d'un terrible duel. Troie sera prise peu après grâce à la ruse d'un autre roi Grec, Ulysse : il fit entrer des guerriers Grecs à l'intérieur d'un grand cheval de bois que les Troyens traînèrnt jusqu'à l'intérieur de la ville car ils croyaient que c'était un cadeau venu des dieux.
L'ODYSSÉE.
Poème épique grec attribué à Homère, paru entre -850 et -750.
L'Odyssée raconte les aventures d'Ulysse, roi d'Ithaque, qi, après le siège de Troie, met dix ans à regagner son île où l'attendent sa femme Pénélope et son fils Télémaque. Sa patience et sa ruse lui permettent de triompher de tous les dangers et de rejoindre Ithaque. Là, des nobles ambitieux, le croyant mort, essayent de s'emparer du pouvoir royal en épousant la fidèle Pénélope. Ulysse les massacre et rétablit son autorité.