HISTOIRE AU FIL DE L'EAU
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I

ION.

Ouvrage du philosophe grec Platon.

 

Ce dialogue met en scène Ion et Socrate. Ce dernier interroge son interlocuteur à propos de l'art du rhapsode qui semble demander de vastes connaissances. Mais Ion est incapable de justifier sa compétence d'interprète. Dépourvu de science, il est donc inspiré par les dieux.  

Ce dialogue se moque des poètes, et son style comique, voire grotesque, peut donner l'impression qu'il n'y a là rien de très sérieux. Cependant, la lecture de ce dialogue en parallèle avec la dernière partie du Ménon permet de mieux saisir la portée philosophique du Ion.    

Il n'est pas certain que Socrate soit complètement ironique quand il développe l'idée d'une inspiration divine. Si cette idée fait passer Ion pour un ignorant, c'est surtout la prétention de ce dernier qui prête à rire : il ne sait pas qu'il ne sait rien et se ridiculise. En revanche, l'ignorance n'invalide pas son art et l'exercice correct de cet art.  

Dans le Ménon, Socrate explique en effet que la vertu n'est pas seulement connaissance, mais également opinion droite. Or, celui qui possède une opinion droite ne peut la justifier, mais agit et pense pourtant droitement. Sans l'opinion droite, la vertu serait presque impossible et il serait très difficile de l'enseigner et de trouver des maîtres de vertu. Dans le cas du Ion, si une connaissance justifiée est requise pour être un rhapsode, il serait difficile d'expliquer l'existence de cet art. Bien que le Ion ne l'explicite pas, on peut donc, à la lumière du Ménon, penser que Platon soutient sérieusement que l'art est d'inspiration divine et que cette thèse ne doit pas passer pour un élément comique visant uniquement à discréditer Ion.

ION.

Tragédie d'Euridipe écrite en -418.

 

Fils d’Apollon et de Créüse, il est déposé par elle dans une corbeille. Elle épouse plus tard Xouthos, mais leur union reste stérile. Sur le conseil de l’oracle de Delphes, ils adoptent alors l’enfant qui se trouvait dans le temple d’Apollon et qu’elle finit par reconnaître en voyant la corbeille conservée par la prêtresse.

 

La pièce offre une intrigue à rebondissements, avec scènes de reconnaissance et interventions divines «apo méchanès.

IPHIGÉNIE EN AULIDE.

Tragédie d'Euridipe écrite en -405.

 

La flotte des Achéens est en Aulide devant Eubée, prête à partir pour Troie. Mais les vents s'opposent mystérieusement à la navigation. La cause en est dévoilée par le devin Calchas : la déesse Artémis exige, pour rendre la liberté aux navires, qu'auparavant lui soit sacrifiée la fille d'Agamemnon, Iphigénie.     Ainsi que le roi le raconte lui-même à un vieil esclave, après avoir vainement tenté d'empêcher l'expédition, il a résolu de faire venir sa fille en compagnie de sa mère, Clytemnestre, sous le prétexte de célébrer les noces de la jeune fille avec Achille. Mais, accablé de remords, il est revenu sur sa décision. Dans un autre message à Clytemnestre, il lui dévoile toute la vérité et l'adjure de ne pas venir. Le vieil esclave, chargé du message, doit se porter au devant du char de la reine et lui faire rebrousser chemin.    

Cette tentative n'aboutit pas. Ménélas en effet, qui tient avant tout à l'expédition contre Troie, a pu ravir son message au vieil esclave, et, du coup, reproche âprement à son frère sa trahison. Agamemnon s'obstine dans son refus ; Ménélas, déjà, en vient aux menaces, quand survient un messager annonçant que Clytemnestre avec Iphigénie et le petit Oreste viennent d'arriver dans le camp ; tout le peuple les a vus et est en liesse. L'angoisse renaît plus forte dans le cœur d'Agamemnon. Maintenant que toute l'armée a vu Iphigénie, que fera-t-il quand Calchas dévoilera l'ordre de la déesse et qu'Ulysse excitera le peuple contre lui? Accablé d'angoisse, il se résigne à obéir à la déesse : cela, au moment où Ménélas, touché par sa douleur, l'exhorte à renvoyer la jeune fille et à renoncer à l'expédition.   

Voici, joyeusement saluées par le chœur, Clytemnestre et Iphigénie. Clytemnestre songe au bonheur nuptial de sa fille ; Iphigénie n'ose parler de mariage, mais se montre très tendre avec son père. À chacune de ses paroles, Agamemnon sent son coeur se déchirer un peu plus. Il congédie sa fille et, s'engageant sur la voie du mensonge avec la résolution des faibles, il apaise l'inquiétude de Clytemnestre au sujet du futur époux de leur fille.    

Après que le chœur a chanté l'imminente guerre troyenne, sans faire allusion aux sentiments qui déterminent l'action, Achille apparaît sur le seuil de la tente d'Agamemnon, exigeant un prompt départ pour la guerre. Il se trouve alors en présence de Clytemnestre qui, tout heureuse, le salue comme son futur gendre, à sa grande stupéfaction. Mais le vieil esclave, auquel Agamemnon avait remis le message pour Clytemnestre, a surpris ce colloque. Il dévoile que le mariage est une supercherie pour attirer la jeune fille et la faire périr. Hors d'elle, Clytemnestre conjure Achille de l'aider à empêcher l'horrible méfait. Tout à la fois plein de commisération et offensé dans son honneur par l'abus que l'on a fait de son nom, Achille affirme qu'il défendra la jeune fille, même par la force, si Clytemnestre ne réussit pas à convaincre Agamemnon.

Après une pause durant laquelle, pour faire contraste avec les noces de mort qui sont sur le point d'être célébrées, le récitant rappelle l'union glorieuse de Pélée et de Thétis, dont naquit Achille, Clytemnestre dévoile à sa fille le triste sort qui l'attend. Toutes deux vont tenter de persuader Agamemnon : la mère avec des raisonnements et des menaces, la fille avec l'expression naïve de son attachement à la vie, avec sa tendresse et ses pleurs. Mais, quoique déchiré jusqu'au fond de l'âme, Agamemnon résiste à leurs prières. Il ne peut, affirme-t-il, interrompre maintenant l'expédition destinée à confondre l'insolence de Troyens. S'il le tentait, il provoquerait une révolte sans parvenir à empêcher le sacrifice de sa fille. Iphigénie se lamente à la fois sur son destin et sur la faiblesse infinie des mortels.    

Les raisons invoquées par Agamemnon ne sont, hélas ! que trop vraies. Achille annonce que tout le camp, et ses propres Myrmidons eux-mêmes, excités par Ulysse, sont en effervescence, dans la crainte que le sacrifice libérateur ne s'accomplisse pas. Comme il a montré son opposition, peu s'en est fallu qu'il n'ait été lapidé. Quoi qu'il advienne, il se dit prêt à résister comme il l'a promis.    

Alors Iphigénie, ayant écouté en silence les paroles d'Achille, comprend que son sacrifice est inéluctable. Elle se déclare prête à mourir. Ni les admonestations d'Achille ni les larmes de sa mère n'ébranlent sa résolution. Elle se prépare au sacrifice, consciente d'agir pour le bien de la Grèce, fière d'être la protectrice de sa cité.    

Après un chant du chœur survient un messager qui narre le prodige qui s'est accompli au moment de l'immolation : alors que le coup fatal allait être porté à la victime, celle-ci a disparu et I’on a vu une biche à sa place. La déesse Artémis a voulu sauver l'héroïque jeune fille. 

IPHIGÉNIE EN TAURIDE.

Tragédie d'Euridipe écrite en -414.

 

Après un chant du choeur survient un messager (ceci est certainement un fragment ajouté) qui narre le prodige qui s'est accompli au moment de I'immolation. Alors que le coup fatal allait être porté à la victime, celle-ci a disparu et I'on a vu une biche à sa place. La déesse Artémis a voulu sauver I'héroïque jeune fille.

Euripide a réussi une description très vivante de I'ancien rite barbare du sacrifice humain offert en holocauste. Il envisagea tout autrement que ses prédécesseurs la question de savoir comment la divinité pouvait désirer pareil sacrifice. Était-il possible de pénétrer le mystère de la volonté divine? S'il n'exprima pas toute sa pensée, il apparaît pourtant nettement que, pour lui, seules de troubles superstitions au service d'égoïsmes brutaux avaient pu rendre possibles ces rites sanglants. Mais, ayant accepté ce fait comme une conséquence naturelle de la perversité et de la misère humaines, il en montra les réactions sur la sensibilité de ses personnages si vivants et attachants : Agamemnon, Ménélas, Achille, Clytemnestre, et surtout Iphigénie. En cette dernière, le thème, cher à Euripide, de I'héroïsme juvénile contrastant avec un monde de faiblesse et de vilenie fut développé avec une poésie profonde. Avec sa dernière tragédie, Euripide retrouva dans toute sa pureté I'inspiration qui lui avait fait créer la figure d'Alceste.

Traductions : Garnier, 1935 ; Gallimard, 1962 ; Les Belles Lettres, 1983 ; Minuit, 1990.

Dans le prologue, Iphigénie raconte les faits antérieurs au drame : alors que la flotte grecque était retenue en Aulide, faute de vent favorable, Iphigénie a été appelée auprès de son père, Agamemnon, sous le prétexte qu'elle doit épouser Achille, mais, en réalité, pour être immolée à la la sanglante déesse Artémis, qui exige ce tribut pour libérer la flotte. La jeune fille était déjà couchée sur l'autel quand, prise de pitié, la déesse l'a soustraite au coup fatal en lui substituant une biche et l’a transportée en Tauride (Crimée). Là, devenue prêtresse d’Artémis, elle préside aux rites cruels des sacrifices humains qu'ordonne le roi Thoas : tout Grec surpris sur cette terre doit être immolé à la déesse.

Et, maintenant, devant l'autel sanglant, elle raconte la nouvelle douleur qui l'accable. Elle a fait un songe : il lui a semblé que, tout en pleurs, elle touchait, de son couteau de sacrifice, la tête d'un jeune homme en qui elle croit reconnaître son frère Oreste, encore tout enfant lorsqu'elle fut séparée de lui. Interprétant mal ce songe prophétique, elle conclut à la mort de son frère. Voulant faire des libations à sa mémoire, elle s'éloigne pour se rendre au temple.

Cependant, Oreste apparaît, accompagné de Pylade. Sans cesse persécuté, depuis le meurtre de sa mère, par une horde d'Érinyes, il a reçu d'Apollon l'ordre de s'emparer de l'antique idole d'Artémis en Tauride et de la transporter dans l'Attique : ce n'est qu'à cette condition qu'il pourra être libéré de celles qui le tourmentent. Arrivé au seuil du temple et devant l'autel couvert de sang, il perd courage et veut s'enfuir ; mais Pylade le réconforte et tous deux s'éloignent.

Est entré, en même temps qu'Iphigénie, le chœur composé d'esclaves grecques. Elles se lamentent ensemble sur les malheurs des Atrides auxquels s'ajoute, s'il faut en croire le songe, la mort d'Oreste. Iphigénie vient d'apprendre d'un berger que deux Grecs sont arrivés et que le roi Thoas s'en est emparé afin qu'ils soient immolés par elle. Le berger ne connaît que le nom de Pylade pour l'avoir entendu prononcer par l'autre étranger, et il a été témoin de l'affreux accès de folie dont ce dernier a été saisi, accès causé, sans que nul ne le sache,  par les Érinyes qui le poursuivent. À ce récit, des sentiments divers envahissent l'âme d'Iphigénie : sentiment de vengeance contre les Grecs, qui lui fait désirer cruellement le sacrifice des deux jeunes gens ; mais, en même temps, répugnance de plus en plus vive pour l'office de bourreau que le rite de Thoas lui impose.

Mise en présence des deux jeunes gens, elle se sent saisie d'une pitié mystérieuse qui la pousse à leur demander qui sont leurs parents et s'ils ont une sœur. Le souvenir d'Oreste, qu'elle croit mort, guide son âme et lui interdit la cruauté. Oreste ne répond pas à ses questions et tait son nom ; il déclare seulement qu'ils sont tous deux d'Argos, mais nullement frères. Puis, tout en s'étonnant de l'anxiété avec laquelle elle s'informe de la Grèce, il répond à ses questions concernant Argos et la maison d'Agamemnon. Elle connaît maintenant toutes les terribles aventures de sa famille et se réjouit de savoir qu'Oreste est vivant, contrairement à son rêve. Béni soit le sort qui lui a envoyé ces deux étrangers, car elle se servira d'eux pour envoyer de ses nouvelles aux siens !

Elle offre donc la vie sauve à Oreste s'il promet de porter une lettre d'elle à Argos. Oreste refuse pour lui-même : qu'elle sauve plutôt Pylade qui portera la missive. Iphigénie loue sa générosité et lui promet de lui rendre les honneurs funèbres à la place de sa sœur lointaine. Dès son départ, Pylade refuse de laisser Oreste se sacrifier. Mais celui-ci ne se laisse pas ébranler, démontrant combien la mort sera pour lui une délivrance. Pylade se résigne, tout en exhortant encore son compagnon à garder confiance en la promesse d'Apollon : car il doit être sauvé.          

AIphigénie reparaît, son message rédigé. Afin que Pylade, en cas de naufrage. puisse en rapporter le contenu, elle le lit à haute voix. Ainsi a lieu la reconnaissance du frère et de la sœur qui s'embrassent en pleurant ; Oreste raconte sa douloureuse histoire, et Iphigénie ne pense plus qu'à le sauver. Elle le supplie de s'enfuir et de la laisser s'offrir elle-même en victime au tyran Thoas. Mais Oreste refuse : de quel prix lui serait la vie s'il ne pouvait emmener sa sœur et en même temps ravir, suivant I’ordre d'Apollon, la statue de la déesse?          

Iphigénie propose un moyen audacieux et sûr de réussir dans ce double projet. Elle dira à Thoas que les deux étrangers, coupables de parricide, doivent être purifiés par la mer avant le sacrifice, et que l'idole de la déesse, souillée par leur contact, doit également passer par la purification. Ainsi tous fuiront sur le navire d'Oreste qui attend, déjà prêt à partir. Le chœur, qui a promis à Iphigénie de ne pas la trahir, exprime sa nostalgie de la terre grecque que la jeune fille va revoir.         

La ruse réussit à merveille : Iphigénie sait si bien feindre la haine et l'horreur pour les étrangers que Thoas n'a pas le moindre soupçon, et, admirant la piété et la prudence de la prêtresse, lui donne une escorte pour conduire les deux prisonniers à la mer. Nul ne doit voir le rite s'accomplir,  déclare Iphigénie, pas même les soldats ! Peu après surgit un homme de l'escorte ; il raconte à Thoas la fuite d'Oreste accompagné d'Iphigénie et de la statue de la déesse.          

Après un certain temps, inquiets du sort d'Iphigénie qui s'était éloignée seule avec les deux étrangers, les serviteurs de Thoas, ayant enfreint les ordres, ont vu le groupe prêt à s'embarquer. Après une brève lutte, les Grecs ont pris le large. Contrariés par des vents défavorables, ils sont encore à la merci de la flotte royale. Thoas, furieux, vient d'ordonner la poursuite lorsque apparaît la déesse Athéna, qui lui commande de ne pas troubler la fuite des Grecs. C'est la volonté des dieux qu'Oreste aille avec Iphigénie fonder à Athènes un temple à la gloire d'Artémis (le temple d'Alaï à la frontière nord de l'Attique), où ils déposeront la statue de la déesse. Thoas doit envoyer en Grèce les femmes esclaves ; il obéit, et le chœur prononce des paroles propitiatoires à l'adresse du voyage libérateur d'Oreste.

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