HISTOIRE AU FIL DE L'EAU
HISTOIRE AU FIL DE L'EAU
HISTOIRE AU FIL DE L'EAU
10400 NOGENT SUR SEINE
Téléphone :
Portable : 06.09.17.37.70
Fax :
Adresse email :

1792  à  1795

La Convention Nationale

Nom donné lors de la révolution française à l'Assemblée constituante qui gouverna la France du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795. Elle succéda à l'Assemblée législative  et fonda la Première République. Elle fut élue, pour la première fois en France, au suffrage universel masculin afin de donner une nouvelle Constitution à la France, rendue nécessaire par la déchéance de Louis XVI (journée du 10 août 1792). Composée de 749 députés, presque tous issus de la bourgeoisie et des professions libérales, la Convention se partagea entre trois grandes tendances. La droite d'abord majoritaire, composée des girondins, le centre ou la Plaine (ou marais) et la gauche formée des montagnards. Le 21 septembre 1792, elle succéda officiellement à l'Assemblée législative. On distingue habituellement dans l'histoire de la Convention trois périodes: la Convention girondine de septembre 1792 à juin 1793, la Convention montagnarde jusqu'au 9 Thermidor an II ou 27 juillet 1794 et la Convention thermidorienne jusqu'au 26 octobre 1795. Malgré son histoire mouvementée et parfois dramatique, la Convention trouva le temps de discuter de tous les grands problèmes concernant l'organisation de la France et accomplit une tâche immense. Outre son œuvre constitutionnelle (Constitution de l'an I, Constitution de l'an III), elle unifia, sous Cambon, les dettes de l'État (dettes de l'Ancien Régime et dettes contractées par la Révolution) par l'institution du Grand Livre de la dette publique en août 1793, sans pouvoir néanmoins juguler l'inflation (assignats) qui provoqua, après Thermidor (1794), la banqueroute. Elle travailla à la rédaction d'un code unique pour toute la France (Code civile), organisa un état civile laïque, autorisa le mariage civile et le divorce et abolit  l'esclavage aux colonies. Si elle ne prit à l'égard des classes populaires que des mesures de circonstances, elle abolit en totalité les droits féodaux sans indemnités  en 1793. Après l'institution d'un calendrier révolutionnaire, et l'organisation d'une religion révolutionnaire (culte de la Raison, culte de l'Être suprême), elle proclama, en 1795, la séparation de l'Église et de l'État qui dura jusqu'au Concordat de 1801. La Convention créa aussi une instruction publique en octobre 1795, fonda des écoles primaires et des institutions d'enseignement supérieur, les Grandes Écoles (École polytechnique, École des ponts et chaussées, Conservatoire des arts et métiers, École des mines), le Muséum d'Histoire naturelle, le Conservatoire de musique, les Archives nationales, et l'Institut de France qui remplaça les Académies. 

1792

La Convention Girondine 

Le 21 septembre 1792 fut la date de la première période de l'histoire de la Convention nationale dominée par les modérés  ou girondins. Elle fut marquée par la violente  rivalité entre girondins et montagnards, exacerbée après la proclamation de la République le 21 septembre, par le procès de Louis XVI, la transformation de la guerre de défense en guerre de d'annexions et les échecs militaires infligés  par la première coalition de l'Europe monarchiste, les difficultés économiques et sociales, et les premières mesures de Salut publique. Les montagnards, s'appuyant sur les sans-culottes parisiens et la Commune insurrectionnelle, proscrivirent les girondins après les insurrections des 31 mai et 2 juin 1793.  

Naissance de la République 

Le 22 septembre 1792, six semaines après l'incarcération du roi Louis XVI, deux jours après la victoire de Valmy, le lendemain de l'abolition de la royauté, les députés de de la Convention Nationale décident que les actes publics seront désormais datés de «l'An 1 de la République». C'est le député Jean Billaud-Varenne qui avait proposé le nom de "République"Les députés prêtent désormais le serment de fidélité, non plus au Roi, mais à la Nation: «Au nom de la Nation, je jure de maintenir la liberté et l'égalité ou de mourir à mon poste».

Bataille de Jemappes 

Le  6 novembre 1792, victoire remportée par la France à Jemappes en Belgique quelques semaines après Valmy. Les français, commandés par Dumouriez - dont l'aide de camp était le futur Louis Philippe 1er - battirent les Autrichiens commandés par le duc de saxe-Teschen. la victoire de Jemappes aboutit à l'annexion de la Rhénanie et des Pays-Bas autrichiens  (Belgique), lesquels furent perdus après la bataille de Neerwinden en mars 1793. 

Le procès de Louis XVI 

C'est dans un contexte troublé par la guerre avec l'Autriche et la prusse, la menace d'un conflit avec l'Angleterre et l'Espagne, et les rumeurs de complots contre-révolutionnaires que les Conventionnels doivent juger le roi. Les documents saisis au palais des Tuileries en novembre 1792 prouvent le duble-jeu de Louis XVI et sa correspondance secrète avec la contre-révolution.

Le 2 décembre, un acte énonciatif de crimes de Louis Capet, ainsi que le roi est désormais appelé, est dressé. Il comparait le 26 décembre 1793. Pour ses avocats, l'inviolabilité de la personne royale, telle que la Constitution de 1791 l'a imposée, rend impossible toute atteinte à sa personne et à sa fonction. À ses accusateurs, Louis XVI répond que sa conscience ne lui reproche rien.

Après trois semaines de débats, le roi est déclaré coupable de conspiration  contre la liberté publique et d'attentats contre la sûreté générale de l'État à la quasi-unanimité des votants. La mort est prononcée à une majorité de cinq voix. 

1793

Exécution de Louis XVI 

Le 20 janvier 1793, dans sa prison du Temple, le roi fait ses adieux aux siens et se confesse. Le lendemain, le 21 janvier 1793, il est amené place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). Le long du trajet, qui dure une heure et demi, une foule immense et silencieuse s'est massée sur le passage du cortège. Sur la place, 20 000 hommes (gardes nationaux, fédérés, membres armés des sections) assistent à la mort de Louis XVI.

Cet événement, fondamental, met fin à la mystique de la royauté sacrée. Ce sont les deux corps du roi qui sont morts sur l'échaufaud: le corps physique et le corps symbolique, incarnation de la monarchie de droit divin. 

Guerre de Vendée 

Provoquée par le décret de la Convention en février 1793 sur la levée de 300 000 homes, mais plus profondément par l'hostilité à la Constitution civile du clergé et les difficultés économiques, la révolte des Vendéens prit d'abord naissance dans les populations paysannes, très catholiques, soutenues par la noblesse et de nombreux prêtres réfractaires. La «grande armée vendéenne» fut commandée par des roturiers. Après plusieurs victoires favorisées par le soutien des émigrés et de la première coalition, le Comité de Salut public décida la formation de l'armée de l'ouest qui remporta bientôt la victoire décisive de Cholet en octobre 1793. La lutte contre la République, menée en particulier par Charette, La Rochejaquelein et Stofflet, se poursuivit néanmoins jusqu'en 1795-1796, une armée d'émigrés débarquant même à Quiberon en juin 1795. La Vendée resta calme durant tout le Premier Empire puis se souleva lors des Cent-Jours, vite réprimée par le général Lamarque. On estime à environ 550 000 le nombre des victimes de la guerre de vendée qui fut marquée, de part et d'autre, par de nombreuses atrocités. Avec la Contre-Révolution s'enracina dans certaines régions, l'ouest en particulier, une droite traditionnelle et catholique qui mit la défense de la religion et des intérêts de l'Église au premier rang de ses préoccupations. 

Le Tribunal Révolutionnaire 

Nom donné au Tribunal d'exception institué de nouveau (un premier tribunal avait fonctionné d'août à novembre 1792) par la Convention le 10 mars 1793, malgré l'opposition de la plupart des députés girondins. Créé sous la pression des sections parisiennes inquiètes des échecs des armées révolutionnaires et avides de traquer les ennemis de l'intérieur, le Tribunal se conposait de 12 jurés, de 5 juges, d'un accusateur public (Fouquier-Tinville) et de ses deux substituts (nommés par la Convention). Il devait juger les actions contre la Révolution et contre la sûreté de l'État. Ses jugements étaient exécutoires dans les 24 heures et ne pouvaient faire l'objet ni d'appel, ni de cassation. En automne 1793, au début de la Terreur, le personnel du Tribunal fut considérablement augmenté et son ressort fut étendu à la province en avril 1794. 

Création du Comité de Salut Public 

Nom donné au principal organe du gouvernement révolutionnaire  créé sous la Convention nationale le 6 avril 1793. Le Comité, dominé d'abord par Danton, puis Robespierre, exerça avec le Comité de Sûreté générale, un régime de dictature et de terreur destiné à sauver la Révolution gravement menacée à l'intérieur - insurrections fédéralistes, guerre de Vendée - et à l'ectérieur. Bien que la Convention détînt toujours l'autorité suprême, elle entérina le plus souvent les décisions du comité de Salut public qui devait néanmoins rendre compte  de ses décisions à l'Assemblée. Ses 12 membres, tous députés, étaient élus pour un mois à la Covention. De juillet 1793 - après le départ de Danton - jusqu'en juillet 1794, les mêmes montagnards, à l'exeption d'un seul, furent constamment réélus, notamment Robespierre, Couthon, Saint-Just, Billaud-Varenne, Collot d'Herbois et carnot. Les dissensions à l'intérieur du Comité provoquèrent son échec, la majorité du Comité conduite par Billaud-Varenne, Collot d'Herbois et carnot s'opposant à Robespierre et à ses amis, accusés aussi par le Comité de Sûreté générale. Après la chute de Robespierre le 9 Thermidor (27 juillet 1794), les pouvoirs du Comité de Salut public furent réduits à la diplomatie et aux affaires militaires. Il fut supprimé en 1795. 

Insurrection du 31 mai et du 2 juin 

Le 31 mai et le 2 juin 1793 furent des journées révolutionnaires provoquées par le comité insurrectionnel des sections parisiennes et qui aboutit à la chute des girondins. Cernée par 80 000 hommes en armes, la Convention laissa arrêter 29 députés girondins. Ce coup de force donna le pouvoir aux montagnards.

La Convention Montagnarde

En juin 1793 demarre la deuxième période de l'histoire de la Convention nationale dominée par les montagnards après l'éviction des girondins. Malgré la proclamation d'une constitution très démocratique (constitution de l'An I, 1793), les députés montagnards, sous la pression de circonstances dramatiques - insurrections fédéralistes, guerre de Vendée, échecs militaires, aggravation de la situation économique - décidèrent d'instaurer une véritable dictature révolutionnaire exercée, dans la réalité, par le Comité de Salut public et le Comité de sûreté générale. La Terreur fut renforcée, des mesures économiques et dirigistes furent décidées afin d'enrayer la crise (loi sur l'accaparement, loi du maximum général). La levée en masse, instauration d'un véritable service militaire obligatoire, assura des victoires décisives aux républicains mais des dissensions entre les montagnards ne tardèrent pas à apparaître. Après avoir tenté une politique d'équilibre entre les factions, le Comité de Salut public, dominé par Robespierre, Saint-Just et Couthon, décida l'élimination des hébertistes (ultra-révolutionnaires), puis des Indulgents (modérés dirigés par Danton). Cependant, la lassitude des membres de la Convention gagnée par la « nausée de l'échafaud » (terreur qui ne se justifait plus, la patrie n'étant plus en danger) et le conflit entre le Comité de sûreté générale et de Salut public amenèrent la chute de Robespierre et de ses amis le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794).   

Constitution de l'An I

Constitution élaborée par la Convention montagnarde et promulguée solennellement le 10 août 1793. Approuvée par référendum dans des circonstances assez particulières (il y eut 5 millions d'abstentionnistes sur 7 millions d'électeurs en raison de la publicité du vote), cette Constitution très démocratique - suffrage universel masculin - et décentralisatrice ne fut jamais appliquée en raison de l'état de guerre intérieure et extérieure. Le 10 octobre 1793, la Convention consacrait l'établissement d'un régime de terreur, déclarant: « Le gouvernement provisoire de la France sera révolutionnaire jusqu'à la paix ». Malgré sa non-application, la Constitution de l'an I garda un grand prestige auprès des forces politiques de gauche et constitua le cheval de bataille de la gauche démocratique sous le Directoire, l'Empire et la Restauration.   

La Terreur

Nom donné à la période la plus spectaculaire et la plus dramatique de l'histoire de la Révolution française.

Mesures exceptionnelles destinées à sauver la Révolution des périls intérieurs et extérieurs, la Terreur, codifiée par la Convention, devint pendant plusieurs mois (septembre 1793 à juillet 1794) une méthode de gouvernement et ternit pour longtemps l'image de la France des droits de l'homme. Elle fut inaugurée aux lendemains  de l'insurrection populaire du 10 août 1792, dans la crainte d'un complot aristocratique et de l'invasion étrangère par la création d'un tribunal criminel extraordinaire destiné à juger les suspects puis par les massacres de septembre 1792. Cette première Terreur fut encore aggravée, après l'élimination des girondins de la Convention (juin 1793) puis l'exécution d'un grand nombre d'entre eux, par la pression du mouvement révolutionnaire populaire des sans-culottes, premières victimes des difficultés financières et économique. Le renforcement de la répression se justifiait, pour les montagnards, par le dévoloppement de la Contre-Révolution (insurrection fédéraliste et royaliste, guerre de Vendée) et la menace extérieure. La convention légalisa  la Terreur par la loi des suspects (17 septembre 1793), ses principaux organes étant le Comité de Salut public, le Comité de sûreté générale, les Comités de surveillance et les représentants en mission. On estime à environ 17 000 les personnes exécutées après procès, 25 000 sur simple constat d'identité. Après la condamnation  et l'exécution des hébertistes (ultra-révolutionnaires) et les indulgents (conduits par Danton et Camille Desmoulins), la Terreur s'intensifia encore,  aggravée par la loi du 22 prairial an II (10 juin 1794) qui enlevait aux accusés l'interrogatoire préalable, les défenseurs et les témoins. Cette « Grande terreur » que ne justifiaient plus les revers militaires (Fleurus, juin 1794), contribua à a chute de Robespierre et des ses partisans, et à la fin du gouvernement révolutionnaire. La Terreur fut abolie sous la Convention thermidorienne, la plupart des acteurs de cette période étant soit exécutés soit déportés. 

La Loi des Suspects

Loi votée le 17 septembre 1793 par la Convention nationale sur proposition de Merlin de Douai et de Cambacérès. Cette loi ordonnait l'arrestation de tous les ennemis de la Révolution (nobles, parents d'émigrés, fonctionnaires destitués, officiers suspects de trahison, et accapareurs) avoués ou présumés. L'exécution de cette loi, dont le contenu fut encore durci en 1794, et les arrestations furent confiées aux comités de surveillance et non aux autorités légales. Instrument de la Terreur, cette loi provoqua l'emprisonnement d'environ 300 000 personnes. Elle fut supprimée en octobre 1795.

La Loi du Maximum Général

La hausse vertigineuse des prix provoquée par la dépréciation des assignats obligea la Convention à voter la loi du Maximum général le 29 septembre 1793  sur les denrées de première nécessité, mais aussi les salaires. La loi du maximum, mal appliquée, provoqua un mécontentement général et fut abolie par la Convention le 24 décembre 1794. 

La Victoire de Cholet

La bataille de Cholet (en réalité, la deuxième bataille de Cholet) se déroula le 17 octobre 1793, durant la guerre de Vendée. Elle voit la victoire décisive des armées républicaines.

Le 17 octobre, en tout début d'après-midi, l'armée vendéenne regroupée et forte de 40 000 hommes lança l'attaque sur les lignes républicaines au nord de Cholet, fortes de 26 000 à 27 000 soldats d'élite. Rapidement La Rochejaquelein parvint à repousser les avant-postes de Beaupuy et Haxo sur la lande de la Papinière. Les Vendéens mirent ensuite le feu aux genêts, l'immense fumée qui s'en dégageait empêchait l'artillerie républicaine de viser juste. Les Vendéens avançaient en masse, comme des troupes régulières, sur trois lignes et en formation serrée, contrairement à leur tactique habituelle. La Rochejaquelein et Royrand commandaient le flanc droit, d'Elbée et Bonchamps le centre, Stofflet et Marigny la gauche. Les lignes de Marceau dont les troupes, bombardées par les douze canons vendéens et en nette infériorité numérique, menaçaient de cèder. Kléber fit alors intervenir les réserves. Les troupes de Chalbos sont envoyées soutenir Marceau. Cependant, à peine arrivés sur le champ de bataille, les 4 000 hommes de la brigade du général François Muller, à la vue de la masse des combattants vendéens qui avançaient inébranlables, prirent la fuite et rentrèrent dans Cholet jetant une grande confusion sur leur passage. Carrier lui-même prit la fuite. Pendant ce temps au Bois-Grolleau, Vimeux et Scherb parvenaient à tenir face à Stofflet et Marigny. En revanche à la Treille, les troupes de Haxo et Beaupuy cédèrent face à La Rochejaquelein et Royrand et reculèrent jusque dans les faubourgs de Cholet. Kléber rejoignit alors ce flanc, il regroupa quelques bataillons de ses réserves, ainsi que le 109e régiment d'infanterie de ligne et leur ordonna de contourner les lignes vendéennes afin de les prendre à revers. L'ordre fut exécuté correctement et les Vendéens à la vue de cette troupe qui les attaquait de flanc, crurent qu'une nouvelle armée républicaine arrivait en renfort et un moment d'hésitation parcourut leurs rangs. Subissant la contre-attaque des Républicains, ils parvinrent à résister un moment, mais, face aux multiples charges des troupes de Kléber, Bard et Beaupuy, ils finirent par céder à la panique et prirent la fuite. Au centre, Marceau fit poster son artillerie derrière son infanterie. Alors que les Vendéens lançaient la charge, Marceau fit reculer ses fantassins et démasqua ses canons, au dernier moment ceux-ci ouvrirent le feu, la mitraille fit des ravages et faucha un nombre important de soldats vendéens. Surpris, le centre blanc prit la fuite à son tour alors que l'infanterie bleue lançait une contre-charge. D'Elbée et Bonchamps savaient que la victoire était à portée, et, avec quelques centaines de cavaliers et de fantassins, ils tentèrent de rallier leurs troupes. Mais en vain, ils finirent par se retrouver presque encerclés par les Républicains. Acculés, D'Elbée et Bonchamps tombèrent, presque au même moment, grièvement blessés. Les derniers Vendéens prirent alors la fuite, emportant leurs chefs blessés avec eux. La déroute finit par devenir générale et déjà les cris de « à la Loire » se faisaient entendre. Au Pontreau, les troupes de Lyrot et de Piron de La Varenne parvinrent cependant à intervenir à temps pour protéger la retraite de l'armée sur Beaupréau. Jean-Baptiste Kléber déclara : « Les rebelles combattaient comme des tigres et nos soldats comme des lions».

Le Culte de la Raison

Nom donné au culte organisé sous l'impulsion des ultra-révolutionnaires (les hébertistes) à la tête du mouvement de déchristianisation (1793-1794). Le calendrier traditionnel fut supprimé et remplacé par le calendrier révolutionnaire. Le 10 novembre 1793, la Commune insurrectionnelle fit célébrer dans la cathédrale Notre-dame à Paris une « fête de liberté et de la raison », décidant peu après la fermeture des « églises ou temples de toutes religions et de tous cultes ». Après la condamnation des hébertistes, Robespierre, hostile à l'athéisme, supprima le culte de la Raison, remplacé par le culte de l'Étre suprême (mai 1794).

1794

Élimination des Hébertistes 

La vertu, Robespierre la possède, mais, avec son caractère ombrageux, tourmenté, il redoute les opposants de gauche comme ceux de droite, les « ultras » comme les « citras ». Il les utilisera les uns contre les autres. Il s'inquiète d'abord de la surenchère démagogique des Enragés aux idées sociales trop avancées, et surtout des excès des hébertistes, qui multiplient les mascarades antireligieuses et ont institué le culte de la déesse Raison. Foncièrement déiste (on l'a entendu plusieurs fois se réclamer de la Providence divine), il s'inquiète du fanatisme de ces ultrarévolutionnaires. Avec l'appui des dantonistes, il fait arrêter Hébert et ses complices, et les envoie à l'échafaud le 24 mars 1794.

Élimination des Indulgents (Danton) 

Robespierre se retourne ensuite contre Danton et Desmoulins, ces indulgents qui ont entrepris dans le Vieux Cordelier une campagne pour mettre fin à la Terreur. Il profite de leur collusion avec Fabre d'Églantine, convaincu de louches tripotages, pour abattre ces ennemis de la République. Le 5 avril 1794, après un procès au cours duquel il n'a pu se défendre, Danton est conduit avec ses amis à la guillotine : en passant devant la maison de son adversaire, le grand Cordelier lance ce cri prophétique : « Robespierre, tu me suis ! ».

Le Culte de l'Être Suprême 

Nom donné au culte civique institué par un décret de la Convention montagnarde du 7 mai 1794 sur un rapport de Robespierre. Disciple fidèle de Rousseau, ce dernier s'était élevé contre l'athéisme et la déchristianisation, menée par les ultra-révolutionnaires  (les Hébertistes). Le décret que Robespierre fit voter à la Convention affirmait l'existence de l'Être suprême et l'immortalité de l'âme. Son culte était destiné, à un moment critique de la Révolution, à souder les liens de la nation. La fête de l'Être suprême fut célébrer le 20 prairial an II (8 juin 1794) au champs de Mars, organisée par le peintre David et présidée par Robespierre.  

Bataille de Fleurus 

Le 26 juin 1794, célèbre bataille de la Révolution française remportée en Belgique, à Fleurus, par Jourdan sur les Autrichiens. Elle ouvrit le chemin de tous les Pays-Bas aux armées françaises. Commandant de l'armée de Sambre-et-Meuse, avec pour lieutenant Kléber et Marceau, Jourdan réussit à prendre Charleroi au bout d'une semaine de siège. Ignorant la chute de Charleroi, Frédéric de Saxe-Cobourg - le vainqueur de Dumouriez à Neerwinden en mars 1793 - attaqua. Après une bataille acharnée, un ballon captif servant d'observatoire étant à la disposition de Jourdan, Cobourg décida la retraite.  

Journées du 9 & 10 Thermidor An II

Chute de Robespierre 

Les 27 et 28 juillet 1794 furent deux journées capitales de l'histoire de la Révolution française. Elles amenèrent la chute de Robespierre et de ses partisans, la fin de la Terreur et le début d'une période  de réaction dite « thermidorienne ». Le 9 thermidor fut le résultat d'une conjuration de tous les ennemis de Robespierre: opposition de la classe politique et d'une majorité de l'opinion publique saisies par  la « nausée de l'échafaud », terreur qui ne se justifiait plus, les ennemis de l'intérieur et de l'extérieur ayant été tous repoussés, conjuration des acteurs de la Terreur qui craignaient pour leur tête, conjuration enfin de la peur et des inimitiés personnelles. Dès le ois de juin 1794, alors que la situation militaire s'améliorait (victoire de Fleurus en juin), la crise politique s'aggrava, Robespierre focalisant sur lui de multiples oppositions. Le Comité de Sûreté générale l'accusait de vouloir lui enlever la direction de la police politique. Le Comité de Salut public était aussi divisé: de violentes altercations opposèrent Billaud-Varenne, Collot d'Herbois et Carnot. Cet organisme se heurta aussi à l'opposition d'une grande partie de la Convention, hostile à la poursuite de la Terreur, certains de ses députés, comme les représentants en mission Barras, Tallien, Fouché, Carrier et Fréron, rappelés à Paris par Robespierre, vivant dans la hantise d'être déférés devant le tribunal révolutionnaire. Les sections des sans-culottes, désorganisées après la chute des hébertistes, reprochaient enfin à Robespierre de mettre en sommeil les lois sur l'accaparement et le maximum de denrées, alors que le maximum des salaires était maintenu. Irrité et aigri, Robespierre, qui n'était paru ni à la Convention, ni au Comité de Salut public durant près d'un mois (25 juin au 25 juillet 1794), prit l'offensive le 26 juillet (8 thermidor) à l'Assemblée, rejetant les excès de la Terreur sur ses adversaires mais sans les nommer, ce qui devait contribuer à sa perte. La lutte suprême se livra à la Convention le 27 juillet (9 thermidor). Les députés aspirant au retour des libertés mais craignant aussi pour leur propre vie et les membres du Comité de sûreté générale, organisateurs de la Terreur (Barras, Tallien, Billaud-Varenne, Fouché) s'allièrent aux députés de la Plaine (Conventionnels modérés) et empêchèrent Saint-Just et Robespierre de prendre la parole. La Convention vota l'arrestation de Robespierre et de ses amis, Lebas, Couthon et Saint-Just. La Commune de Paris fit alors sonner le tocsin, se déclara insurrectionnelle, déivra et conduisit les prisonniers de l'Hôtel de Ville. Les sans-culottes qui avaient répondu sans entrain à l'appel de la Commune se dispersèrent après que la Convention eut déclaré les rebelles hors la loi. Barras s'empara de l'Hôtel de Ville. Le lendemain, le 10 thermidor, Robespierre, et 21 de ses compagnons, dont Saint-Just et Couthon, furent guillotinnés sans jugement. Durant les deux jours qui suivirent, 82 robespierristes furent exécutés. 

Convention Thermidorienne 

Du 27 juillet 1794 au 26 octobre 1795, Nom donné à la troisième période de l'histoire de la Convention nationale. Après la chute de Robespierre et de ses montagnards, la Convention fut dominée par les députés de la Plaine, dont les principaux représentants furent Sieyès, Cambacérès, Daunou et Boissy d'Anglas. Inspirée par les députés de la Plaine, elle mit fin au gouvernement révolutionnaire et marqua le retour à une République bourgeoise, libérale et modérée. Une réaction s'engagea contre les jacobins et les sans-culottes, mais aussi les royalistes. Période de relative stabilité politique malgré une grave crise économique et financière, la Convention thermidorienne jeta les bases du Directoire par la rédaction de la Constitution de l' An III rétablissant le suffrage censitaire. 

1795

Traités de Bâle 

Traités conclus par la france avec la Prusse et l'Espagne. Par le premier traité le 5 avril 1795, la Prisse de Frédéric-Guillaume II reconnaissait la République française et l'occupation de la rive gauche du Rhin, contre promesses d'indemnités plus tard. Le second traité du 22 juillet 1795 fut signé entre la France et l'Espagne, laquelle abandonnait à la France la partie espagnole de Saint-Domingue, en échange des régions espagnoles conquises au-delà des Pyrénées. 

Traité de La Haye 

Le 16 mai 1795, traité signé sous la Convention thermidorienne entre la République française et la Hollande. La France annexait les Pays-Bas autrichiens (Belgique actuelle) et les Pays-Bas hollandais se constituaient en République batave. Les deux pays s'engageaient à une alliance contre l'Angleterre. Avec les traités de Bâle, celui de La Haye démantelait la première coalition. Seules l'Angleterre et l'Autriche continuaient la guerre.

Suppression du Tribunal Révolutionnaire 

Le Tribunal révolutionnaire ayant un fonctionnement de plus en plus draconien : l'instruction préliminaire, les témoins et les défenseurs furent supprimés. Après le 9 thermidor (27 juillet 1794), il fut réorganisé avant d'être supprimé le 12 prairial An III (31 mai 1795).

Constitution de l'An III 

Rédigée par la Convention thermidorienne, elle fut approuvée par plébiscite en septembre 1795 et posa les bases du régime politique connu en france sous le nom de Directoire. Le gouvernement révolutionnaire supprimé après la chute de Robespierre le 27 juillet 1794, les thermidoriens, refusèrent d'appliquer la Constitution de l'An I, trop démocratique, et élaborèrent celle de 1795 favorable à la bourgeoisie aisée, libérale et modérée. Ils conservèrent la République mais rétablirent le suffrage censitaire à deux degrés. Afin d'éviter toute possiblité de retour à une dictature révolutionnaire, la Constitution accentua la séparation des pouvoirs. Le pouvoir législatif fut partagé entre deux Assemblées: une Chambre des députés (le Conseil des Cinq-Cents) proposait les lois et un Sénat de 250 membres (le Conseil des Anciens) les adoptait ou les rejetait. Ces deux Conseils se renouvelaient par tiers chaque année. Le pouvoir exécutif fut confié non pas à un seul magistrat mais à cinq directeurs et tous les ans était tiré au sort le nom de celui d'entre eux qui devait être remplacé. Une stricte séparation des pouvoirs était encore renforcée, le Directoire n'ayant aucune autorité sur les Conseils ni les Conseils sur le Directoire. Cependant aucune solution légale  ne fut prévue en cas de conflit soit entre les deux assemblées, soit entre les assemblées et les directeurs. La tentation d'un coup d'État était offerte: ce fut celui de Bonaparte le 18 brumaire. 

Révolte Royaliste 

L'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV est une tentative de coup de force menée par les royalistes à Paris le 5 octobre 1795Devant le vote des décrets des « deux tiers », qui vise à maintenir une majorité républicaine au sein des Conseils, ceux des royalistes qui, comme Vincent-Marie de Vaublanc ou Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy, espéraient rétablir la monarchie par les voies légales, après l'échec du débarquement des émigrés à Quiberon, voient leurs espoirs s'envoler. Tenant plusieurs sections parisiennes, en particulier la section Lepeletier, ils appellent à l'insurrection afin de forcer la Convention thermidorienne à révoquer les décrets avant les élections, prévues le 20 vendémiaire. Le général Louis Michel Auguste Thévenet, dit « général Danican », se met à la tête d'une partie des gardes nationaux venus renforcer les sections royalistes. Celles-ci tentent de marcher sur les Tuileries, siège de la Convention, mais sont repoussées. À 15 heures, la Convention est cernée. Les sectionnaires insurgés, soit environ 25 000 hommes, s'efforcent de fraterniser avec les soldats qui défendent la Convention. Paul Barras donne l'ordre d'ouvrir le feu et Napoléon Bonaparte commande aux canonniers de tirer. Il laisse la mitraille tirer pendant trois-quarts d'heure. Il y a environ 300 morts parmi les insurgés sur les marches de l'église Saint-Roch. Le comité militaire prononce 64 condamnations à mort, dont deux seront effectives : celle de Jean-Jacques-Claude-Élisée Lafond de Soulé, un ancien garde du corps de Louis XVI, émigré rentré clandestinement en France, commandant la colonne de la section Lepeletier, et celle de Lebois, président de la section du Théâtre-Français. Le premier monte sur l'échafaud le 21 vendémiaire (13 octobre), le second tente de se suicider de plusieurs coups de baïonnettes, mais est découvert et exécuté le 23 vendémiaire (15 octobre). C'est une victoire de la Convention et de la République, mais acquise grâce à l'intervention de l'armée, et notamment du général de brigade Bonaparte, que cette opération rend célèbre. Il sera surnommé le « général Vendémiaire ». L'église Saint-Roch à Paris a conservé jusqu'à la restauration de sa façade au début des années 2000, les traces du mitraillage du 5 octobre 1795.

Version imprimable | Plan du site
© HISTOIRE AU FIL DE L'EAU