1589 - 1792
"LES BOURBONS"
Famille française dont les membres ont régné en France, en Espagne, à Naples, en Sicile, à parme et qui tire son nom des descendants d'une famille féodale, instalée en auvergne, la seigneurie de Bourbon- l'Archambault. Les Bourbons se divisent en quatre branches.
La première branche, issue de Louis, duc de Bourbon en 1327, s'éteignit en 1527.
Les deux branches suivantes régnèrent sur la France de 1589 à 1792, puis de 1815 à 1830. La deuxième branche, issue du même Louis, accéda au trône à navarre, Antoine de Bourbon ayant épousé Jeanne d'Albret. Leur fils parvint au trône de France sous le nom d'Henri IV en 1589, sa lignée directe allant jusqu'à Charles X. Le dernier représentant en fut le comte de Chambord, petit-fils de Charles X, mort sans descendant en 1883.
La troisième branche, celle des Bourbons d'Orléans est issue de Philippe, frère de louis XIV et second fils de Louis XIII. Elle donna Louis-Philippe 1er, roi des Français de 1830 à 1848. Le chef en est aujourd'hui Henri, comte de paris.
La quatrième branche des Bourbons est issue de philippe V, roi d'Espagne, petit-fils de louis XIV. Elle régna sur l'Espagne de 1700 à 1931, et règne depuis 1975 avec Juan Carlos 1er. La quatrième branche de la famille occupa le trône des deux Siciles jusqu'en 1860, celui du duché de Parme et Plaisance jusqu'en 1859.
Les BOURBONS:
(1610-1643) Louis XIII
(1643-1715) Louis XIV
(1774-1793) Louis XVI
HENRI IV
Dit « Le Grand, le Béarnais ou le Vert-galant » né à Pau le 14 décembre 1553 fut roi de France de 1589 à 1610 et de Navarre de 1572 à 1610. Le règne d'Henri IV, chef de la maison des Bourbons, constitua une étape importante dans l'instauration de l'absolutisme. Fils d'Antoine de Bourbon et de jeanne III d'Albret, reine de Navarre qui l'éleva dans la foi protestante, Henri IV devint très tôt le chef du parti calviniste sous la tutelle de Coligny, s'illustrant dans les batailles des guerres de Religion. En signe de reconciliation entre catholiques et huguenots, il épousa, après la paix de Saint-Germain en 1570, la sœur de Charles IX, Marguerite de Valois. Ce mariage, célébré une semaine avant le massacre de la Saint-Barthélémy, permit à Henri IV d'y échapper, au prix d'une première abjuration et d'une captivité à la Cour d'où il réussit à s'échapper au bout de quatre ans en 1576, guerroyant plusieurs années à la tête du parti protestant. La mort du duc d'Anjou, frère d'Henri III, fit de lui l'héritier présomptif de la couronne, et la guerre civile rebondit. Servi à la longue par les dissensions et les excés de la Ligue catholique, mais aussi par l'opinion inquiète des ingérences espagnoles, Henri IV, malgré ses victoires contre les ligueurs - ce fut à la bataille d'Ivry, en 1590, qu'il entraîna ses troupes en prononçant ces mots célèbres : «Ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez toujours au chemin de l'honneur et de la victoire» -, décida en 1593 d'abjurer le protestanisme («Paris vaut bien une messe»). Il se fit sacrer à Chartres, et Paris lui ouvrit enfin ses portes en 1594. L'épuisement des deux adversaires aboutit au rétablissement de la paix (traité de Vervins avec les espagnols), et henri IV signa l'Édit de nantes en 1598 qui faisait du catholicisme une religion d'État mais accordait aux protestants d'importants avantages. Sa popularité mais aussi sa grande adresse politique permirent à Henri IV d'œuvrer à la restauration de l'autorité royale, usée par trente ans de guerre civile, mais aussi à la réorganisation du royaume. Il imposa l'obéissance à la haute noblesse qui fut écartée du pouvoir, affirma son autorité face au Parlement et par l'Édit de la paulette attacha les fonctionnaires au régime. Henri IV travailla aussi au redressement financier et économique de la France. Les finances furent restaurées par Sully, l'agriculture encouragée par Olivier de Serres et l'industrie rénovée notamment grâce à la création de manufactures. À l'extérieur, Henri IV poursuivit sa politique de méfiance à l'égard des Habsbourg d'Espagne, allant jusqu'à s'allier aux princes protestants allemands et aux Suisses prêts à entrer en guerre contre l'Espagne. Il contraignit aussi le duc de Savoie à lui céder la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex en 1601. La conscience catholique troublée par l'alliance protestante, l'agitation paysanne, l'opposition des extrémistes catholiques et protestants non désarmés expliquèrent pour beaucoup l'assassinat du roi par Ravaillac. Époux de Marie de médicis après l'annulation de son premier mariage, Henri IV eut quatre enfants, la vie sentimentale du «Vert Galant» restant aussi mouvementée que par le passé. Ses maîtresses les plus célèbres furent Gabrielle d'Estrées, Henriette d'Entragues et Charlotte Des Essarts. Il mourut assassiné à Paris, dans la rue de la ferronnerie le 14 Mai 1610 par françois Ravaillac. Henri IV laissa pour successeur son fils de 9 ans, le futur Louis XIII.
1601
1610
LOUIS XIII
Dit « Le Juste » né à Fontainebleau le jeudi 27 septembre 1601 fut roi de France de 1610 à 1643. Timide et secret, Louis XIII est l'une des figures les plus enigmatiques de la royauté française, l'historiographie l'ayant souvent présenté comme un roi fantoche, le pouvoir réel appartenant à son ministre Richelieu. Louis XIII, roi sans génie, sut néanmoins utiliser avec une grande clairvoyance celui de son ministre, qui ne prit aucune décision sans son accord. Fols aîné d'Henri IV et de marie de Médicis, Louis XIII n'avait que 9 ans à la mort de son père, sa mère assurant la régence avec son favori Concini. Majeur en 1614 et toujours tenu à l'écart du pouvoir, il décida l'assassinat de Cocini en 1617 sur le conseil de Luynes, son propre favori, qu'il laissa gouverner et poursuivre la politique catholique de la régente. Ce fut seulement à partir de 1624, avec l'entrée de Richelieu au gouvernement, que Louis XIII élabora avec son ministre une nouvelle politique. À l'intérieur, l'autorité royale fut restaurée par la création des intendants et la lutte contre les féodaux et les protestants (édit d'Alès en 1629). À l'extérieur, Louis XIII contre l'avis du parti dévot favorable à une alliance avec l'Espagne, choisit d'imposer la puissance de la France en Europe en luttant contre les Habsbourg d'Espagne et s'engagea dans la guerre de Trente Ans. L'alourdissement des charges fiscales nécessaires au financement de la guerre provoqua d'importantes jaqueries, durement réprimées. Il mourut en 1643 d'une entérite chronique en laissant les deux fils qu'il eut avec Anne d'Autriche, Louis qui deviendra le roi Louis XIV et Philippe, dit Monsieur.
1638
1643
LOUIS XIV
Dit « Dieudonné, le grand, le Roi Soleil et le Grand Roi » né à Saint-germain-en Laye le 5 septembre 1638 fut roi de France de 1643 à 1715. Son long règne, traversé de gloires mais aussi de guerres particulièrement ruineuses, porta à son apogée l'absolutisme royal. La France, à l'intérieur de frontières améliorées, accéda aussi par l'éclat des lettres et des arts à une place de premier ordre en Europe. Fils de Louis XIII et Anne d'Autriche, il n'avait que 5 ans à la mort de son père. Profondément marqué par les souvenirs de la Fronde, il en tira très tôt un vif sentiment de ses prérogatives royales. Marié par nécessité politique à l'infante d'Espagne, Marie-Thérèse (traité des Pyrénées en en 1659), il commença son règne personnel à la mort de Mazarin en 1661, son premier acte d'autorité étant l'arrestation du surintendant des finances, Fouquet, et la suppression de sa charge. Le roi affirma, en même temps, sa volonté de gouverner lui-même, refusant de prendre un premier ministre et écartant ceux qui, par leur naissance ou l'attribution de hautes charges, pouvaient porter ombrage à son autorité. Il ne prit, dans les différents conseils de gouvernement (Conseil d'en haut, Conseil des finances, Conseil des dépêches) que des hommes pour la plupart issus de la bourgeoisie (Colbert, Lionne, Le Tellier, Louvois, Pomponne). La noblesse, en dehors de ses emplois militaires, fut exclue des affaires politiques, attirée à la cour de Versailles, amusée et ruinée par les fêtes, n'attendant du roi que faveurs et pensions. Les parlements furent réduits à l'impuissance et les États généraux jamais convoqués. Le gouvernement s'exerça à travers l'administration, officiers et intendants représentant, avec une police omniprésente, le pouvoir centralisé. Parallèlement, une sorte d'xaltation quasi religieuse du puvoir monarchique se développa à la cour de Versaille où le Roi-Soleil s'installa avec les services des ministres à partir de 1672. Le souci du prestige de la france au-dehors, associé à un évident désir de gloire personnelle, entraîna Louis XIV dans une politique belliqueuse, à la fois sur le plan économique (le colbertisme) et militaire. La première phase des conflits (1661-1679), celle des succès, se déroula dans le contexte de la traditionnelle rivalité entre la France et l'Espagne, mais elle conduisit aussi au conflit avec la Hollande et l'Empire. La guerre de Dévolution (1667-1668) lui rapporta Lille et une partie de la Flandre. La guerre de Hollande (1672-1678) dégénéra en conflit européen mais l'Espagne céda la Franche-Comté, des villes du hainaut, de la Flandre Martime et de l'Artois. Durant les dix années qui suivirent, la france, en pratiquant en pleine paix une politique d'annexions (Strasbourg en 1681), provoqua l'inquiétude en Europe où commencaient à se nouer des alliances défensives. L'accession au trône d'Angleterre de Guillaume III, son plus redoutable adversaire, et la révocation de l'Édit de Nantes qui lui aliénèrent ses alliés allemands achevèrent de dresser l'Europe contre la France. La guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697) se solda par la restitution de la plupart des annexions passées, Strasbourg étant conservé (paix de Ryswick), et la guerre de succession d'Espagne (1701-1714) mit la France au bord de la ruine malgré une paix honorable (traité d'Ultrecht et de Rastadt). À la fin de son règne, Louis XIV laissait un pays épuisé économiquement mais aussi divisé religieusement. L'affaire de la Régale (1673-1693), qui manifestait la volonté d'indépendance de la monarchie à l'égard de toute puissance spirituelle, l'opposa au pape. Considérant l'unité de foi comme un garant de l'ordre et de la stabilité du royaume, Louis XIV décida la révocation de l'Édit de Nantes en 1685 et lutta contre le jansénisme. Cependant, à l'expression de cette autorité monarchique répondit le rayonnement culturel de la France qui caractérisa le « siècle de Louis XIV », le mécénat royal éyant largement contribué à l'éclat des lettres et des arts. Le classicisme français triompha au milieu d'une Europe universelle baroque. La protection de Louis XIV consacra la renommée de Molière, Racine, Boileau, Bossuet et Lully. La sculpture (Puget, Girardon) et la peinture (Poussin, le Lorrain, Philippe de Champaigne, Le Brun) mais plus particulièrement l'architecture brillèrent d'un éclat particulier, fondant la réputation de l'art français, imité dans toute l'Europe (Perrault, Mansard, Le Vau, Hardouin Mansart). La mort successive de son fils le Grand Dauphin en 1711 puis de son peit-fils, le duc de Bourgogne en 1712, laissa pour seul héritier un arrière-petit-fils, encore enfant, le duc d'Anjou (futur Louis XV).
1710